Tunisie : grandes manœuvres pour la relance du tourisme
Assouplissement des restrictions sanitaires, lancement d’un fonds dédié au tourisme alternatif et renforcement des vols commerciaux d’Air France… Tunis se réarme pour assurer la saison touristique 2022.
Le 15 février dernier, la Tunisie a levé l’état d’urgence sanitaire. Depuis cette date, les voyageurs non-vaccinés doivent effectuer un test PCR de moins de 48 heures ou un test antigénique de moins de 24 heures pour entrer sur le territoire tunisien.
Ceux ayant un schéma vaccinal complet ne sont plus contraints d’effectuer un test de dépistage mais devront toutefois remplir et présenter un formulaire. Un auto-isolement de cinq à sept jours en cas d’apparition des symptômes doit s’appliquer pour les personnes dont le test est positif. À ce jour, 82% des Tunisiens de plus de 40 ans, 67% des plus de 12 ans et 100% du personnel touristique sont vaccinés.
Air France se prépare
Alors que le trafic aérien reprend des couleurs, Air France a déclaré le 28 février vouloir renforcer ses liaisons aériennes avec la Tunisie grâce à un « un programme de vols consolidés pour la saison été 2022 ».
En plus de la ligne régulière Paris-Tunis depuis l’aéroport Roissy Charles de Gaule, Air France va lancer dès le 29 mai à bord d’un Airbus A318, un vol quotidien entre Orly et Tunis (TUN). Les allers sont programmés à 14h15 (arrivées à 15h40), et les retours à 16h50 (arrivées à 20h10).
En avril, la compagnie nationale française réactivera les vols reliant Paris à Djerba et à Monastir. Transavia, la filiale d’Air France spécialisée dans le vol low-cost, s’apprête elle aussi à enrichir son programme de vols vers la Tunisie au départ de Lyon, Marseille (Tunis et Monastir), Montpellier, Nantes et Nice (Monastir). Ces vols seront proposés à des tarifs attractifs : d’après les comparateurs de vols, les liaisons Nice-Monastir seront opérées tous les lundis et vendredis, entre le 6 mai et le 28 octobre, à partir de 59€ l’aller simple.
Tourisme alternatif
Par ailleurs, le Fonds tunisien d’investissement (FTI) veut promouvoir le développement du tourisme alternatif. En effet, il existe déjà en Tunisie des alternatives plus « responsables » aux fameuses formules du « tout compris » (all inclusive) propres au tourisme de masse critiqué pour son impact environnemental. Les différents produits du tourisme alternatif misent sur la rencontre culturelle par le biais de l’artisanat, l’agriculture et la proximité avec la nature.
Jusqu’à présent, l’absence de classification par l’Office national du tourisme tunisien (ONTT) de ces offres sanctionne indirectement les promoteurs de l’alternatif en terme de financement, puisque les banquiers considèrent ce type de projets trop risqués. Ainsi, le 27 février, le FTI a lancé des appels d’offre dans le cadre du projet « renforcement des capacités de réforme des institutions tunisiennes ».
Une relance nécessaire
Ces efforts conjugués visent à soutenir la reprise d’un secteur mis à mal. En effet, le constat de ces deux dernières années est glaçant : selon le rapport de l’Institut arabe des chefs d’entreprises (IACE) et de l’ONTT, 80% des hôteliers ont déclaré avoir perdu 50% de leur chiffre d’affaires en 2020. Et 135 unités sur les plus de 820 recensées en 2019 ont mis la clef sous la porte en 2020. Les résultats se sont toutefois améliorés en 2021. À la fin octobre, les arrivées aux frontières tunisiennes avaient atteint 1,94 million de personnes, soit une progression de +7,2% sur un an selon le ministère du Tourisme, cité en novembre par l’agence de presse officielle TAP. Les revenus tirés des services touristiques avaient atteint 1 milliard de dinars (310 millions d’euros) au cours du troisième trimestre 2021, contre 589,5 millions un an plus tôt. Sur toute l’année 2020, elles n’étaient que de 2 milliard de dinars.
Le secteur touristique représente à lui seul 14,2% du PIB selon une étude réalisée par KPMG en 2019, et plus de 100 000 emplois directs et 290 000 indirects, d’après les données de l’Institut national de la statistique.
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