Cameroun : bienvenue en gérontocratie

Paul Biya, Marcel Niat Njifenji, Cavaye Yéguié Djibril, Clément Atangana… Ils sont octogénaires et détiennent depuis des années, voire des décennies, les clés du pouvoir. Un paradoxe dans un pays où la moyenne d’âge est de 18 ans.

Le président camerounais Paul Biya le 10 octobre 2019, à Lyon. © LUDOVIC MARIN/AFP

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Publié le 8 mars 2022 Lecture : 6 minutes.

« Le docteur Dieudonné Essomba n’est plus considéré comme consultant de Vision 4 Télévision. » Le communiqué, lapidaire, a été signé le 14 février dernier par la direction de la chaîne de Jean-Pierre Amougou Belinga, un homme d’affaires proche du pouvoir. L’économiste congédié est connu pour sa pugnacité lors des débats organisés tous les dimanches sur les écrans camerounais. Sur Vision 4, il s’est fait connaître grâce à sa capacité à argumenter pied à pied et à sa manière de s’arc-bouter sur ses convictions.

Ce que je reproche à Paul Biya, c’est qu’il donne l’impression qu’il peut gouverner le pays alors que, physiologiquement, il ne le peut plus

Le problème, c’est que quand il s’est lancé, ce 14 février, personne n’a pu l’arrêter : « Ce n’est pas normal de rester quarante ans au pouvoir et de vouloir gouverner soi-même directement. Il n’existe pas un humain qui, à 89 ans, ait encore toutes ses capacités. Ce que je reproche à Paul Biya, c’est qu’il donne l’impression qu’il peut gouverner le pays alors que, physiologiquement, il ne le peut plus. » Au Cameroun ce jour-là, c’est un tabou qui s’effondre. Jamais l’âge et les capacités du président n’avaient été évoqués à une antenne tenue par ses soutiens.

Source d’embarras

La dernière fois qu’un régime a concentré autant de personnes du troisième âge au pouvoir, c’était à l’époque de Brejnev

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