Des missions aux quatre coins du monde
C’est, paraît-il, au polytechnicien français Louis Léon Faidherbe (1818-1889), gouverneur du Sénégal, parlant de spahis sénégalais, que l’on doit la formule : « On les tue, on ne les déshonore pas. » Au lendemain de l’indépendance, l’armée nationale a fait sienne cette devise et l’a exportée aux quatre coins du monde. Alors que la Côte d’Ivoire n’a envoyé ses premières forces de maintien de la paix qu’en 1997 en Centrafrique, le Sénégal, depuis son indépendance, a régulièrement dépêché des missions d’interposition, de maintien de la paix ou d’observation. Dès 1960, lors de l’éphémère Fédération du Mali qui regroupait le Sénégal et l’ex-Soudan français (Mali), les troupes de Dakar intégrées dans le contingent de la Fédération sous la direction du commandant sénégalais Mademba Sy sont intervenues sous les couleurs de l’ONU au Katanga. En 1973, après la guerre d’octobre, toujours dans le cadre de l’ONU, un bataillon sénégalais d’environ 600 hommes a été déployé dans les postes tenus par des unités israéliennes à l’intérieur du territoire égyptien.
En avril 1978, on retrouve l’armée sénégalaise au Sud-Liban. La même année, elle est également présente, aux côtés d’un contingent marocain, dans la cité minière de Kolwezi (Zaïre) en proie à une rébellion. En juillet 1981, le président gambien Dawda Diawara est victime d’une tentative de coup d’État du dénommé Koukoy Samba Saniang. Les troupes sénégalaises interviennent dans le cadre de l’opération Fodé Kaba II et le remettent au pouvoir. En 1983, Dakar envoie un contingent à Moundou, à 400 km au sud de N’Djamena, aux côtés de troupes zaïroises et nigérianes, dans le cadre d’une force interafricaine. Avant qu’un régiment de 1 500 djambars ne soit déployé au Liberia de 1991 à 1993 dans le cadre de l’Ecomog (Economic Community of West African States Monitoring Group).
Durant la guerre du Golfe, un bataillon sénégalais a été intégré à la force internationale contre l’Irak. En 1997, un contingent a séjourné à Bangui dans le cadre de la Mission d’intervention et de surveillance des accords de Bangui (Misab). En juin 1998, en vertu des accords de défense qui le lient à la Guinée-Bissau, le Sénégal a envoyé près de 2 000 soldats dans ce pays pour sauver le régime de João Bernardo Vieira. Actuellement, le commandant des forces de l’ONU en République démocratique du Congo, le général Mountaga Diallo, est un Sénégalais, tout comme le patron des troupes ouest-africaines en Côte d’Ivoire. L’armée sénégalaise a aussi envoyé des observateurs en Angola, à la frontière entre l’Irak et le Koweït, en Égypte, au Cambodge, en Bosnie, en Macédoine, au Timor oriental et au Sahara occidental.
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