Abdou Diouf à la rescousse

À la demande de la France, le secrétaire général de la Francophonie a profité du sommet des chefs d’État pour recevoir plusieurs protagonistes du conflit. À commencer par le président Laurent Gbagbo.

Publié le 4 février 2003 Lecture : 2 minutes.

l’origine, Abdou Diouf, qui en est le secrétaire général, voulait que l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) se limite à un rôle d’appui aux efforts de la Cedeao et de la France, pour une issue négociée de la crise ivoirienne. Les choses se sont précipitées : le président français Jacques Chirac a lui-même adressé à l’ancien président sénégalais une correspondance dans laquelle il l’invitait à s’impliquer davantage. Pour le numéro un français, cela était d’autant plus souhaitable que Diouf entretient d’excellentes relations avec la quasi-totalité des protagonistes.
De plus, Abdou Diouf suivait cette affaire ivoirienne avant même sa prise de fonctions, le 2 janvier. Il s’était notamment entretenu au téléphone à plusieurs reprises à ce sujet avec le président togolais Eyadéma (lorsque celui-ci menait les négociations chez lui). Diouf avait par la suite reçu Laurent Dona Fologo, président du Conseil économique et social, qui dirigeait la délégation officielle ivoirienne à Lomé.
Il s’y ajoute que l’OIF a participé aux négociations interivoiriennes de Marcoussis à titre d’observateur. Elle y était représentée par Christine Desouches (déléguée aux droits de l’homme et à la démocratie) et par l’ancien secrétaire exécutif de la Cedeao, Lansana Kouyaté, actuellement envoyé spécial du secrétaire général de l’OIF pour la Côte Ivoire, qui, tous deux, ont fait à Diouf un compte rendu quotidien de l’état d’avancement des travaux. L’OIF avait en outre envoyé à Marcoussis un représentant dans le groupe d’experts : il s’agit d’Abdoulaye Diarra, membre de la Cour constitutionnelle du Mali. L’OIF fera partie du Comité de suivi chargé de veiller à l’application de l’accord de Marcoussis.
À la veille de sa signature, le président Diouf avait longuement rencontré (durant une heure et demie) le président Gbagbo le 23 janvier, quelques heures avant l’entretien entre le numéro un ivoirien et le président Chirac. Deux jours avant, le 21 janvier, Abdou Diouf s’était entretenu avec une délégation de religieux ivoiriens (comprenant quatre imams et des dignitaires catholiques) conduite par Mgr Bernard Agré, l’archevêque d’Abidjan. Le 22 janvier, ce sont des hommes d’affaires ivoiriens conduits par Noël Akossi Benjo, maire du Plateau (Abidjan), qui devaient rencontrer Diouf, celui-ci recevant le même jour, dans l’après-midi, une délégation de femmes politiques ivoiriennes.
Diouf a assisté à la rencontre des chefs d’État des 25 et 26 janvier à Paris ainsi qu’au déjeuner à l’Élysée qui s’ensuivit. Le 27, il a reçu Paul Akoto Yao, le leader de l’Union pour la démocratie et la paix en Côte d’Ivoire (UDPCI), le parti du défunt général Gueï, avant de rencontrer, dans la soirée, le président gabonais Omar Bongo. Enfin, il s’est entretenu avec le président de la Banque africaine de développement Omar Kabbaj et avec Dominique de Villepin : inutile de dire que la Côte d’Ivoire était au menu de ces entretiens.

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires