Trésor de guerres

Publié le 2 octobre 2006 Lecture : 1 minute.

Si l’essor économique de certains pays favorise la croissance mondiale et renchérit les cours des matières premières, la géopolitique profite aussi pleinement à certains secteurs, parmi lesquels celui de l’armement. Et ce marché ne s’est, hélas ! jamais mieux porté. L’Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri) l’évalue à 1 118 milliards de dollars en 2005, en hausse de 3,4 %. Sur la seule période 1996-2005, la progression est de 34 %. Ce chiffre devrait à nouveau s’apprécier en 2006 de 2 % à 5 %. En comparaison, l’aide consacrée à l’éducation, à la lutte contre la pauvreté et à l’éradication de fléaux comme le sida ou le paludisme paraît infinitésimale. Juste de quoi satisfaire sa bonne conscience.
Nettement plus frileux en matière d’aide au développement, les États-Unis absorbent 48 % des dépenses militaires mondiales et assurent 63 % des ventes d’armes. Les interventions en Irak et en Afghanistan y sont pour beaucoup et représentent de véritables marchés captifs. Selon le Sipri, « les exportations d’armement lourd vers l’Irak suggèrent que les fournisseurs, en dehors de l’Europe et de l’Amérique du Nord, n’ont pas accès à ce marché, tendance qui pourrait se prolonger ». Une domination qui se cristallise d’ailleurs dans la surconcentration des firmes d’armement, les trois premières étant Boeing, Lockheed Martin et Northrop Grumman. Ce marché juteux est également stimulé par certains États du Sud, exportateurs nets de matières premières. Grâce au renchérissement des cours, des pays comme le Brésil, mais aussi l’Afrique du Sud, l’Algérie ou l’Angola ont relevé leurs budgets militaires.
Ces nouvelles estimations interviennent au moment où Chris Clark, représentant du Centre de coordination de l’action contre les mines au Sud-Liban de l’ONU, évaluait à plus de 2,8 millions le nombre de bombes à sous-munitions (BASM) dispersées sur plus de cinq cents sites dans la région ; 40 % d’entre elles, soit environ un million, n’ont toujours pas explosé et menacent toujours les populations.

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