Les nouveautés du Salon de Paris

En avant-première, Jeune Afrique vous présente les modèles qui vont faire l’actualité.

Publié le 2 octobre 2006 Lecture : 12 minutes.

La France n’est pourtant pas leur terre de prédilection. Mais le Mondial de Paris 2006 atteste d’une forte offensive des 4×4. La plupart sont à vocation routière. Pas le Landwind, 4×4 chinois de labeur dont le prix est un défi jeté à la concurrence : 16 600 euros ! La petite Daihatsu Trevis, le grand Citroën Picasso, et la jolie Volvo C30 n’ont que deux roues motrices, mais méritent le détour. De même que, pour rêver, Mercedes CL et Lexus LS. Bonne visite.

Citroën C4 Picasso
Plus grand, plus beau
Le monospace compact de Citroën est la grande nouveauté française du Mondial. Hélas ! la seule : la 207 sera présentée sous forme de prototype, et Renault a encore décalé l’apparition de la future Twingo Comme le Renault Scenic, son rival, le nouveau Picasso double la mise : une déclinaison longue (4,59 m) offrant sept places, et une version cinq places attendue pour 2007. La proposition sept places permet au Picasso de rivaliser, à moindre prix, avec des monospaces de taille et catégorie supérieures. Mais il n’est pas de miracle : comme sur le Grand Scenic (4,49 m), seuls des enfants pourront s’asseoir sur les deux sièges de troisième rang. Et dans cette configuration, le coffre est réduit à la portion congrue : 208 dm3. Le C4 Picasso a abandonné l’étrange forme ovoïde de son prédécesseur, au profit d’un avant fuselé et d’un hayon quasi vertical. Il a aussi soigné ses aspects pratiques. Les sièges de deuxième et troisième rangs s’escamotent dans le plancher pour offrir une surface plane et un volume de chargement de près de 2 m3. Sa suspension arrière pilotée maintient une assiette constante quel que soit le poids embarqué et permet d’abaisser le seuil de chargement. Enfin, son immense pare-brise, prolongé au besoin par un toit transparent, permet à l’habitacle de baigner dans la lumière. Ainsi, le Picasso n’a pas seulement grandi. Il est monté en gamme.

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BMX X3 3.0sd
Quel moteur !
Sorti début 2004, le BMW X3 vient de subir un léger restylage, comme il est de coutume à mi-vie. Mais au-delà de quelques retouches cosmétiques, il a surtout revisité sa gamme de moteurs 6 cylindres. Et ajouté à son offre, associé à une boîte automatique 6 rapports, un 3.0sd à double turbo qui va faire grand bruit. Car ses chiffres donnent le vertige : 286 chevaux, soit 68 de plus, à cylindrée égale, que le moteur du BMW X3 3.0d, et 580 Nm de couple. Ainsi armé, le X3 3.0sd bondit comme un guépard : 6 »6 pour passer de 0 à 100 km/h ! Aucun 4×4 diesel ne fait mieux. Pas même, à cylindrée nettement supérieure, le Mercedes ML V8 420 CDI (6 »8) ou le VW V10 Touareg 5.0 (7 »8). Fait rarissime, le moteur le plus puissant proposé aujourd’hui sur le BMW X3 devient ainsi un diesel, puisque le 3.0si essence lui concède 14 chevaux. Le 3.0sd ne se contente pas d’affoler les chronomètres. Il séduit aussi par sa sonorité, sa docilité, sa montée en régime linéaire et, cerise sur le couvre-culasse, une consommation raisonnable compte tenu de son brio : 8,7 l/100 km. Le 3.0d, muni d’une boîte automatique, fait à peine mieux : 8,6 l. Dès lors, ce moteur 3.0sd n’a pas de rival dans le genre diesel, toutes marques confondues.

Land Rover Freelander II
Un cran au-dessus
Né en 1997, le premier Freelander avait surfé sur la vague naissante des SUV compacts. Son successeur grimpe d’un cran, tant par la taille (+ 8 cm) que les ambitions. Certes, comme tout Land Rover, il ne saurait renoncer à ses vertus hors bitume : 21 cm de garde au sol, structure monocoque et système « Terrain Response » qui lui permet de s’adapter à la nature du sol. Mais il se rapproche de la clientèle des 4×4 routiers en soignant son apparence. Sa ligne a gagné en puissance, sa qualité intérieure est en net progrès et sa liste d’équipements est plus complète. Le nouveau Freelander entend ainsi se positionner parmi les véhicules « Premium » de sa catégorie. Quitte à sacrifier les versions cabriolet et trois portes qui avaient contribué au succès de son aîné.

Volvo C30
De l’audace, encore de l’audace…
Volvo signe son retour dans le segment des berlines compactes par une proposition inédite : un break de chasse. Il ne s’agit pas juste d’un effet de style. Volvo va jusqu’au bout de son idée : pas de version 5 portes, deux places distinctes à l’arrière plutôt qu’une banquette. Avec l’originale C30, Volvo vise les célibataires ou couples sans enfant, séduits par des compactes de caractère comme l’A3 ou la Série 1. Ils seront également sensibles à l’atmosphère intérieure de la C30 : sièges bi-tons, planche de bord épurée et console centrale high-tech reprises de la S40. La C30 devrait donc élargir l’audience de Volvo. Car elle apporte au constructeur suédois ce qui lui a manqué ces dernières années : un brin d’audace.

Opel Antara
Il vient de loin
Fabriqué en Corée par Daewoo, l’Opel Antara est la version européenne du Chevrolet Activa. À la différence du Frontera, qui était un authentique 4×4, l’Antara s’inscrit dans la veine des SUV compacts, aux murs plus routières que champêtres. Présenté à Francfort en 2005 sous forme d’un audacieux concept-car à trois portes, l’Antara est revenu à cinq portes et à des formes classiques à l’heure de sa commercialisation. Mais il se dégage de ses passages de roues bien marqués, de ses protections de bas de caisse et flancs tendus, une impression de robustesse qui plaira aux amateurs de SUV. D’autant que l’Antara ne boude pas les travaux pratiques : dossiers arrière rabattus, son coffre plat engloutit 1 800 dm3 de fret.

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Peugeot 207
Ambiance turbo
Tous les deux ans à Paris, Peugeot donne un avant-goût de ses prochains modèles. Cette année, la marque au lion présente la 908 RC, une grande limousine de 5,23 m aux lignes acérées. Elle préfigure la remplaçante de la 607, prévue pour 2008. À ses côtés, la 207 E-Pure. Il s’agit de la future 207 CC (coupé-cabriolet), qui sera commercialisée début 2007. Le reste du stand accorde une large place à la nouvelle Peugeot 207, lancée en mai en France, et disponible au Maroc et en Algérie depuis juin. Elle reçoit un nouveau moteur 1.6 l essence à injection directe THP (pour Turbo High Pressure, turbocompressé) conçu en partenariat avec BMW. Ses performances (150 ch, 230 Nm) permettront de profiter des talents dynamiques de la 207, déjà réputée pour associer pleinement confort et tenue de route.

SsangYong Actyon
Gentil requin
Désormais passé sous pavillon chinois depuis son rachat par Shanhaï Auto, SsangYong est un petit constructeur coréen spécialisé dans les 4×4 au physique particulier : Kyron, Rexton. L’Actyon, plus court que ses aînés, complète la famille par le bas en faisant lui aussi vu d’originalité : capot plongeant en nez de requin, phares avant effilés, profil arrière de coupé. Mais malgré son apparente agressivité, ce 4×4 routier doté d’une largeur inhabituelle (1,88 m) est en vérité de murs paisibles : son vaste habitacle, ses nombreux espaces de rangement et son riche équipement le destinent à une clientèle familiale. Qui se promènera sur routes et pistes au rythme tranquille d’un moteur 2.0 diesel développant 145 chevaux.

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Suzuki Grand Vitara
Bouquet de primeurs
Aux côtés du prototype Splash Concept, dévoilé en avant-première au Mondial de Paris, le constructeur japonais Suzuki présente deux variantes de la citadine Swift. La version sport est équipée d’un moteur à essence développant 125 ch. La nouvelle Swift 4×4 reçoit une transmission intégrale permanente qui la transforme en citadine des champs. Sa garde surélevée va même jusqu’à renforcer le sentiment de confort à bord. Construit sur la même plate-forme, le Splash Concept préfigure le lancement prochain du successeur du Wagon R+, véhicule citadin étonnamment spacieux et pratique mais dont l’esthétique remonte à 1997. Une grande partie de l’exposition est évidemment réservée au Grand Vitara, commercialisé depuis un an. Entrant dans la catégorie des SUV, avec un intérieur confortable et de bonne qualité, le Grand Vitara est un 4×4 permanent à vitesses longues (pour la route) ou courtes (tout-terrain), très prisé en version trois portes.

Dodge Nitro
Comme un bélier
Lignes carrées, épaules larges, grande calandre verticale, le Nitro ne fait pas dans la finesse. Il reste ainsi conforme à l’héritage chromosomique d’une marque Dodge connue pour ses modèles regorgeant de puissance, et qui a choisi pour emblème un bélier. Distribué en dehors des États-Unis par Mercedes, le Nitro est bâti sur la plate-forme de la Jeep Cherokee. Il reste donc de gabarit raisonnable, pour un 4×4 américain : 4,54 m de long. Mais ses moteurs inspirent le respect : 210 ch pour le V6 3.7, 255 ch pour le V6 4.0. Pas de diesel en revanche, et c’est une lacune sur de nombreux marchés. Ses propriétaires feront donc grise mine en passant à la pompe. Mais le style agressif du Nitro leur permettra de ne jamais passer inaperçus. Ce qui a toujours été le premier argument de vente de Dodge.

Audi TT Coupé
Qualité, vivacité
Son aîné avait rajeuni l’image d’Audi. Huit ans plus tard, voici le nouveau TT. La taille est la même (4,04 m), et l’identité visuelle conservée, au point qu’un il non averti confondra l’un et l’autre. Le TT de deuxième génération fait toutefois largement appel à l’aluminium pour contenir son poids, et soigne sa répartition des masses. Dès lors, il s’avère plus vif à l’usage même s’il n’a pas le tempérament sportif d’une BMW Z4. La qualité de fabrication est conforme à la tradition maison, c’est-à-dire irréprochable. La boîte automatique séquentielle S-Tronic, en option, est un régal. Mais les 250 chevaux du V6 3.2 Quattro souffrent de la surcharge due à la transmission intégrale, puisque cette version pèse 1 410 kg. Quant aux places arrière, elles ne peuvent accueillir que des enfants.

Daihatsu Trevis
La Mini nippone
Sorte de Mini première génération, la Trevis appartient à un genre qui fait fureur Japon : les midgets. Ces mini-voitures sont taillées pour déjouer les pièges de la circulation urbaine et séduire la clientèle féminine. Avec son moteur 3 cylindres de 998 cc (58 ch), la Trevis part maintenant à la conquête du monde. Sa bouille à la fois rigolote, chic et rétro est destinée à séduire les jeunes mères de famille actives. Qui seront aussi sensibles au fait que la Trevis parvient à loger quatre portes latérales en 3,40 m, ce qui est pratique pour faire monter les enfants à bord. Dernière de ses qualités, et non la moindre, cette petite japonaise a soigné sa ligne : 790 kg. En conséquence, elle a un appétit d’oiseau : 4,8 l/100 km. Enfin, tradition nippone, la Trevis est également disponible en version quatre roues motrices.

Landwind 4×4
La Chine s’est éveillée
Un 4×4 chinois à Paris ! Voilà qui va faire couler beaucoup d’encre. C’est entendu, le Landwind 4×4 ressemble à l’Opel Frontera des années 1990 dont il a repris la base technique : châssis échelle, essieu arrière rigide, suspensions à lames. Ses vieux moteurs d’origine Mitsubishi pour le 2.0 essence (115 ch) et Isuzu pour le 2.8 diesel (92 ch) vont peiner sous la charge de ses 1 900 kg. Et la sécurité n’est pas son premier souci. Mais il ne faut pas rire du Landwind. Car il n’est pas dans le monde de véhicule de labeur de ce gabarit (4,78 m) proposé à prix aussi bas : 15 500 euros en version 4×2, 1 100 euros de plus en version 4×4. À ce tarif, il propose un équipement de roi : intérieur cuir, autoradio CD, climatisation, verrouillage centralisé. Alors si l’Europe ne veut pas du premier 4×4 chinois et lui met des bâtons dans les roues en lui opposant les normes en vigueur en matière d’émissions polluantes, d’autres continents comprendront son intérêt. Car le Landwind répond à un besoin.

Volkswagen CrossPolo
Pas 4×4, mais presque
Après avoir longtemps résisté, Volkswagen semble saisi par la fièvre du 4×4. Après le Touareg viendra le Tiguan, dérivé de la Golf, annoncé pour l’an prochain. Et sans doute l’ébauche d’une CrossGolf 4×4 au Mondial de Paris, où sera lancée officiellement la CrossPolo. N’en jetez plus, la cour est pleine ! Attention toutefois aux illusions d’optique, car la CrossPolo est une Polo qui veut se faire passer pour un petit 4×4. Elle en possède ainsi tous les attributs extérieurs : élargisseurs d’aile, barres de toit, gros boucliers en plastique, garde au sol surélevée. Mais il lui manque l’élément fondateur du genre 4×4 : la transmission intégrale Visuellement, le résultat est seyant. Le prix l’est moins, placé presque à hauteur de vrais 4×4 comme le Fiat Sedici ou le Suzuki SX4.

Honda CR-V
De moins en moins 4×4
Le CR-V, pionnier des 4×4 à vocation routière, arborait depuis sa naissance en 1997 le signe distinctif des baroudeurs : la roue de secours rivée sur la porte pivotante de son coffre. Elle est désormais cachée sous la malle, comme dans une berline. Car le nouveau Honda CR-V, avec ses lignes fluides, ses vitres latérales en arche et son hayon arrière, suit la tendance générale du segment : il est de plus en plus routier, de moins en moins 4×4. Et se permet même des coquetteries stylistiques, comme sa calandre à deux niveaux, ou ses feux arrière verticaux. Le CR-V revendique ainsi, selon les propres mots de Honda, « une conduite et un style plus proches d’une berline ». En clair, le CR-V est un break surélevé à transmission intégrale, comme nombre de ses rivaux, à commencer par le Toyota RAV4. Mais ne le répétez surtout pas : s’il ne se présentait pas comme un 4×4, le CR-V plairait moins au public

Nissan Qashqaï
Que cache-t-elle ?
Qui a eu la sotte idée de baptiser le dernier 4×4 routier compact de Nissan d’un nom imprononçable, qui ne répond de surcroît à aucune règle orthographique en vigueur sur les marchés où il sera distribué ? Les voies du marketing sont parfois impénétrables. Les futurs clients du Qashqaï au Japon et au Moyen-Orient ont de la chance : là-bas, il s’appellera Dualis Une fois l’écueil du nom franchi, le Qashqaï a bien du charme. Certes, par sa transmission intégrale, sa haute stature et ses gros passages de roues, il s’apparente à un 4×4. En vérité, il passera le plus clair de son existence sur le bitume. Le public est ainsi fait : il veut des 4×4 aux lignes fluides, qu’il utilise comme des berlines. Parce qu’il est séduisant, de gabarit raisonnable, et continue éventuellement de rouler quand la route s’arrête, le Qashqaï a donc une belle carte à jouer.

Mercedes CL
Luxe et puissance
Troisième du nom, le nouveau CL a pris quelques libertés vis-à-vis de la Classe S dont il est la version coupé : feux avants étirés, arête qui descend le long des flancs, console centrale arrondie. Il en révise également les cotes : plus long (6 cm), plus bas (3 cm) que la Classe S, ce qui le rend fluide et élégant, comme il sied à un coupé. Le CL emprunte à la Classe S ses deux moteurs essence les plus puissants, en attendant, pour 2007, le V12 6.0 bi-turbo AMG qui souffle la tempête : 612 ch. Déjà, les 517 ch de son V12 6.0 propulsent ses presque deux tonnes de 0 à 100 km/h en 4 »6. Soit deux dixièmes de mieux qu’une 911 Carrera 4S ! Il reprend également l’arsenal technologique de son aînée, notamment la suspension active ABC et le système Pre-Safe qui amplifie automatiquement le freinage quand le radar de bord détecte un risque de collision. Ainsi armé, le CL représente l’expression la plus aboutie d’un coupé de luxe pouvant transporter quatre adultes et leurs bagages.

Lexus LS 460
Mieux que mieux
Division haut de gamme de Toyota, Lexus vise la perfection, rien de moins. À ses débuts, la firme japonaise avait opté pour une stratégie inédite : copier ce qui se faisait de mieux, puis le proposer pour moins cher. La manuvre a porté ses fruits : Lexus est aujourd’hui la première marque dans le segment du luxe aux États-Unis, devant Mercedes et BMW. Ce résultat atteint, Lexus s’est enquis de trouver un style qui lui soit propre. La LS 460, vaisseau amiral de la flotte Lexus, n’est donc plus un clone de la Mercedes Classe S comme ses devancières du même nom. Elle s’inscrit dans le nouveau design Lexus : courbes fluides, douces et élégantes. À bord, tout n’est que luxe, silence, volupté, confort et sophistication. Bardée d’équipements électroniques et dotée d’une boîte automatique à 8 rapports, la LS 460 est un salon roulant. Mais malgré les 380 chevaux de son V8 4.6, elle manque un peu de caractère. Elle plaira à n’en pas douter à la clientèle américaine, son premier marché. Ailleurs, la perfection est parfois jugée ennuyeuse Lexus dispose toutefois de l’arme qui permet à la LS de se distinguer de ses rivales : une version hybride LS 600h, dotée de deux moteurs, l’un essence, l’autre électrique.

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