Burkina Faso : qui est Albert Ouédraogo, le nouveau Premier ministre de Paul-Henri Damiba ?
Le président de la transition burkinabè a choisi un technocrate inconnu du grand public et sans réseau politique pour conduire le gouvernement.
Ces dernières semaines, les noms de plusieurs prétendants à la primature circulaient à Ouagadougou, mais c’est finalement un inconnu qui a été choisi par Paul-Henri Sandaogoa Damiba. Jeudi 3 mars, le président de la transition a nommé Albert Ouédraogo, 53 ans, Premier ministre du Burkina Faso.
Ce natif de Dori, dans la région du Sahel, a fait carrière dans le secteur privé et s’est spécialisé dans le conseil aux entreprises, les audits et l’élaboration des plans d’affaires. Il était jusqu’à sa nomination le dirigeant d’une société nommée IPSO Conseils et enseignait parallèlement la comptabilité à l’université de Ouagadougou et dans des écoles supérieures privées comme l’université Aube Nouvelle. Selon la présidence du Faso, Albert Ouédraogo dispose d’une solide expérience dans le domaine du management des administrations publiques, des projets de développement et des entreprises privées. Cet ancien élève du Prytanée militaire de Kadiogo (promotion 1981) est un proche de l’ancien premier président de la Banque ouest-africaine de développement, Pierre Claver Damiba, l’oncle du chef de la junte.
Novice en politique
Il est à parier que ce lien a pesé dans la balance. En effet, contrairement à ses prédécesseurs, Christophe Dabiré, Premier ministre de 2019 à 2021, qui connaissait les rouages de l’administration et de la politique, ou à Lassina Zerbo, dernier chef de gouvernement de Roch Marc Christian Kaboré, doté d’un solide réseau à l’international, Albert Ouédraogo semble novice en politique.
Le gouvernement qui doit être nommé comptera 25 ministres
Ce technicien n’a d’ailleurs pas d’accointances politiques connues. Son principal fait d’armes remonte à 1990 : lors des longues grèves étudiantes, il fut, en tant que membre de l’Association des étudiantes burkinabè (Aneb) l’un des leaders de la mobilisation de la section Essec (Sciences économiques et de gestion) de l’université de Ouagadougou. Malgré ses qualités d’étudiant brillant, cela lui valut une exclusion.
Alors que Paul-Henri Sandaogo Damiba fait ses premier pas comme président de la transition, officiellement investi, le choix de ce Premier ministre peu connu et technocrate donne une première orientation. La nomination des membres du gouvernement, qui doit compter 25 ministres, sera scrutée.
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