Tous champions !

Publié le 2 août 2004 Lecture : 2 minutes.

Les jeux Olympiques vont bientôt commencer dans Athènes, la belle Athènes, berceau de l’olympisme. Comme d’habitude, les médailles d’or seront raflées par les États-Unis, les nations de l’ex-URSS, quelques pays européens, plus quelques hochets pour des Chinoises droguées jusqu’aux sourcils. En athlétisme, le Kenya et l’Éthiopie se partageront la mise, un ou deux Maghrébins jouant les trouble-fête.
Et les autres ?
Ça sert à quoi d’accourir des antipodes si c’est pour jouer les utilités ?
Oui, je sais, « l’important est de participer ». Mais, franchement, vous y croyez, vous, à cette rengaine de looser ?
Il faut donc trouver les moyens pour que chaque pays gagne au moins une médaille.
Il y a bien sûr les pays pleins aux as qui se contentent d’acheter les champions. On se souvient que plusieurs athlètes marocains avaient participé aux jeux Asiatiques de Busan, sous les couleurs de Bahreïn. Rachid Ramzi rapporta à sa nouvelle patrie – qu’il n’aurait su montrer sur une mappemonde – la médaille d’or du 1 500 mètres, Khouya fut médaillé d’or sur le 800 mètres et El-Gourch gagna l’argent et le bronze sur deux distances.
Dans cette même veine, il paraît que l’Arabie saoudite a proposé aux Allemands de racheter l’ex-Allemagne de l’Est, athlètes inclus, pour plusieurs milliards de dollars. Berlin étudie la question.
Mais quid des pauvres ? Comment faire pour que les îles Fidji, le Honduras et la Gambie soient aussi à la fête ?
C’est là que nous faisons cette modeste proposition : il faut créer des épreuves sur mesure. Par exemple, en sus des traditionnelles courses sur 100 et 200 mètres, on pourrait introduire le 28 mètres, le 37 mètres, voire le 3 centimètres. Chaque petit pays se spécialiserait dans l’une de ces épreuves. Par exemple, un athlète équatoguinéen se préparerait toute l’année à courir le 42 mètres et demi. Ce serait bien le diable s’il ne remportait pas cette distance inconnue du reste du monde sportif.
En natation, même chose. Et non seulement on pourrait varier les distances, mais on pourrait aussi introduire des modes de propulsion aquatique nouveaux. Laissons le crawl et la brasse aux invincibles Australiens et autres Américains. Quid de « la nage du chien » telle que je l’ai vu pratiquer à Sidi Bouzid, dans mon enfance ? Un certain Bouazza deviendrait champion du monde les doigts dans le nez (c’est d’ailleurs comme ça que se pratique la nage du chien).
Si notre proposition était retenue – et pourquoi ne le serait-elle pas ? -, on verrait, le jour de la clôture des Jeux, chaque athlète parader avec au moins un médaille. Gageons que cela ferait plus pour la bonne humeur et l’amitié entre les peuples que les jeux Olympiques dans leur impitoyable format actuel.

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