Quand le crime paie

Publié le 2 août 2004 Lecture : 2 minutes.

Les bons sentiments font rarement de la bonne littérature. Le crime, en revanche, est un excellent filon. En France, mais le phénomène est universel, le tiers des romans vendus sont des policiers. En 2003, L’Empire des loups de Jean-Christophe Grangé et Une seconde chance de Mary Higgins Clark, tous deux édités par Albin Michel, se sont classés, avec 248 200 et 238 600 exemplaires, deuxième et troisième des meilleures ventes de romans de l’année – le « vrai » roman Sept jours pour l’éternité de Marc Lévy, chez Robert Laffont, raflant la palme.
Comme le rappelle une enquête de Livres Hebdo (n° 557), beaucoup de titres de cette catégorie se vendent entre 40 000 et 50 000 exemplaires et une dizaine d’auteurs anglo-saxons (Patricia Cornwell, Michael Connelly, John Grisham, P.D. James, Tom Clancy…) trustent régulièrement les meilleures places dans les classements. Sans oublier un certain Gérard de Villiers, qui reste un des leaders français du genre.
La notoriété de ces monstres sacrés n’empêche pas l’émergence de nouvelles plumes. Ne le dis à personne (Pocket), de l’Américain Harlan Coben, s’est vendu à plus de 280 000 exemplaires en poche depuis sa sortie en 2003. Les Français sont eux aussi dans le coup. Alors que Grangé s’impose à nouveau en 2004 avec La Ligne noire (Albin Michel), Fred Vargas « fait un malheur » avec Sous les vents de Neptune (Viviane Hamy). Paru en 2002, Pars vite et reviens tard (Viviane Hamy), son précédent roman, a dépassé les 270 000 exemplaires.
Dans un domaine où il faut surprendre avant tout, les éditeurs n’arrêtent pas d’explorer de nouveaux territoires. On connaissait les techno-thrillers, variante de la science-fiction, où s’est illustré par exemple Michael Crichton, l’auteur du célèbre Jurassic Park, porté à l’écran avec le bonheur que l’on sait. Les faces sombres de l’univers médical sont devenues à leur tour un thème de choix. Médicaments dangereux, lobby pharmaceutique, maltraitance en maison de retraite… la collection lancée par Fleuve noir en collaboration avec la Mutualité française met au jour la face sombre de la santé publique. Parmi les premiers titres parus, Mort in vitro, de Martin Winckler, rendu célèbre par La Maladie de Sachs (POL, 1998). Le thriller historique n’est pas en reste, illustré par le coup d’éclat du Da Vinci Code (Lattès) de Dan Brown : 180 000 exemplaires en deux mois (aux États-Unis et dans la plupart des pays, le délire est identique).
Signe de l’engouement pour le polar, l’impressionnant Dictionnaire des littératures policières (2 tomes et un total de 1 835 pages), édité par Joseph K à 4 000 exemplaires en novembre 2003, était épuisé en quelques semaines. Une nouvelle édition revue et augmentée est annoncée d’ici à la fin 2005. Avis aux amateurs.

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