Premier sondage préélectoral

Publié le 2 août 2004 Lecture : 2 minutes.

Réalisé au cours de la première quinzaine de juin dans les six principales villes du pays auprès d’un échantillon représentatif de près de deux mille adultes âgés de plus de 20 ans, un sondage confidentiel de l’Institut français Immar (spécialisé dans les études électorales hors de France ainsi que dans les enquêtes d’impact et d’opinion pour les grands groupes et médias internationaux) se conclut sur des enseignements plutôt encourageants pour le pouvoir. Certes, les Camerounais dans leur grande majorité placent l’accès à l’électricité, à l’eau potable, aux soins décents, à l’emploi et à un coût de la vie moins cher en tête de leurs préoccupations, mais ils sont 50 % à estimer que leur situation sera meilleure dans deux ans.
Sur le plan politique, le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC, parti au pouvoir) est la formation qui recueille le plus de bonnes opinions (51 %), celle aussi jugée comme la plus proche de la population. L’appréciation est également positive en ce qui concerne la présidence de la République en tant qu’institution : 58 % des sondés pensent qu’elle joue efficacement son rôle – tout comme l’Administration et l’Éducation nationale. Globalement, 48 % des personnes interrogées se déclarent « pour » le pouvoir en place, 28 % « contre » et 25 % « ni pour ni contre », avec des variantes selon les zones urbaines. Garoua est ainsi la ville la plus légitimiste (59 %) devant Yaoundé, Douala, Buéa, Bafoussam et Bamenda. Cette dernière localité, d’où est originaire le ténor de l’opposition John Fru Ndi, est la seule où les « contre » l’emportent sur les « pour ».
Selon ce sondage, dont J.A.I. a pu prendre connaissance, si l’élection présidentielle à un tour, prévue pour octobre prochain, avait eu lieu en juin, le président Paul Biya l’aurait emporté haut la main, même en cas d’addition des suffrages recueillis par tous les candidats – déclarés ou potentiels – de l’opposition. Un résultat d’autant plus significatif que l’on assiste à une forte mobilisation de l’électorat : 64 % des sondés ont la ferme intention d’aller voter, et 87 % d’entre eux assurent que leur choix définitif est fait. Ils sont par ailleurs une majorité à approuver l’action de Biya qu’ils jugent « fédérateur », « homme de dialogue », « démocrate », « respecté sur la scène internationale » et « soucieux du bien-être des populations ». Seuls bémols : le chef de l’État n’est à leurs yeux pas assez présent sur le terrain, le gouvernement manque d’efficacité, et certaines institutions, comme la justice et la police, sont très critiquées. Des lacunes que la campagne présidentielle qui va s’ouvrir aura, on l’imagine, à coeur de combler.

la suite après cette publicité

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires