Obama casse la baraque

Publié le 2 août 2004 Lecture : 4 minutes.

Barack Obama. Retenez bien ce nom ! C’est la nouvelle coqueluche de l’Amérique « libérale ». Il est beau, grand, mince, marié, père de deux petites filles, « articulé » et, dans un pays où tout se décline généralement en noir et blanc, africain-américain. Il a étudié les sciences politiques et les relations internationales à l’université Columbia, à New York, puis à Harvard, dont il a dirigé la célèbre revue de droit, The Harvard Law Review, devenant, par la même occasion, le premier Noir à avoir assumé une telle responsabilité. Il est par ailleurs avocat, sénateur de l’État de l’Illinois et sera sans doute, s’il est élu sénateur en novembre au niveau fédéral, le premier Africain-Américain à siéger à la Chambre haute du Congrès, depuis la défaite électorale de Carol Moseley Braun en 1998, et le cinquième de toute l’histoire des États-Unis.
Barack Obama. Retenez bien ce nom ! C’est la nouvelle coqueluche de l’Amérique « libérale ». Il est beau, grand, mince, marié, père de deux petites filles, « articulé » et, dans un pays où tout se décline généralement en noir et blanc, africain-américain. Il a étudié les sciences politiques et les relations internationales à l’université Columbia, à New York, puis à Harvard, dont il a dirigé la célèbre revue de droit, The Harvard Law Review, devenant, par la même occasion, le premier Noir à avoir assumé une telle responsabilité. Il est par ailleurs avocat, sénateur de l’État de l’Illinois et sera sans doute, s’il est élu sénateur en novembre au niveau fédéral, le premier Africain-Américain à siéger à la Chambre haute du Congrès, depuis la défaite électorale de Carol Moseley Braun en 1998, et le cinquième de toute l’histoire des États-Unis.

Il fêtera ses 43 ans le 4 août, quelques jours seulement après avoir été « l’orateur principal », le 27 juillet, à la Convention démocrate, à Boston, à la demande de John Kerry, persuadé que ce jeune prodige incarne l’avenir du parti et, au-delà, celui des États-Unis. À en croire les vétérans du parti, la personnalité choisie pour prononcer le « discours d’honneur » lors des conventions démocrates est généralement promise à un destin national. Ils citent un exemple à l’appui de cette thèse : en 1988, ce rôle a été dévolu à un jeune gouverneur inconnu de l’Arkansas du nom de Bill Clinton, élu, quatre ans plus tard, président des États-Unis.
Le 27 juillet, Barack Obama a donc pris la parole pendant une trentaine de minutes pour évoquer, sans jeter le moindre regard sur son discours écrit, son propre parcours, ses rêves d’une Amérique plus égalitaire, ses combats en faveur des plus pauvres, le Parti démocrate et, bien entendu, son candidat à la Maison Blanche. « Mes parents n’ont pas seulement partagé un improbable amour, mais aussi une forte croyance dans les possibilités de notre nation. En me donnant un prénom africain, Barack, qui signifie « béni » des Dieux, ils ont voulu montrer que dans une Amérique tolérante le nom et l’origine ne devraient pas constituer une barrière », a-t-il rappelé, avant de souligner, sous les ovations des congressistes, qu’« il n’y a pas d’Amérique noire, pas d’Amérique blanche, pas d’Amérique latino ni d’Amérique asiatique, mais les États-Unis d’Amérique ».

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Fruit de l’amour entre un étudiant originaire du Kenya et une Blanche du Kansas, tous deux aujourd’hui disparus, Barack Obama a été élevé à Hawaï où ses parents se sont connus. Il a 2 ans lorsque son père abandonne la famille pour un poste de responsabilité, au ministère des Finances, dans son pays. Un épisode dont il tirera, en 1995, un mémoire intitulé « Dreams From My Father : a Story of Race and Inheritance ». Ses grands-parents maternels prennent son éducation en main. Il fait de brillantes études. Mais, contrairement à beaucoup de jeunes de son âge qui rejoignent les cabinets d’avocats, lui préfère s’investir dans le social, d’abord à New York, puis à Chicago, il enseigne par ailleurs le droit constitutionnel.

On le retrouve donc avec son épouse africaine-américaine, Michelle, diplômée de Princeton, et aujourd’hui directrice de l’un des hôpitaux de Chicago, sur les fronts de l’emploi, du combat contre le sida dans les quartiers pauvres et contre la peine capitale ou pour le respect des droits civiques. Le jeune homme représente depuis plus de sept ans la 13e circonscription de Chicago au sénat de l’État de l’Illinois. Et, sauf erreur politique de dernière minute, il devrait faire une entrée triomphale en novembre au Sénat, mais cette fois-ci à Washington, surtout après les défections successives de ses adversaires républicains. Interrogé récemment sur le fait que lui, le métis, se réclamait urbi et orbi de la communauté africaine-américaine, Obama a répondu ceci : « Je ne le fais pas pour renier ma mère. Pour moi, le terme africain-américain est forcément hybride. Nous sommes un peuple métis, le produit des cultures africaine, amérindienne et européenne. »

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