Mark Twain contre Léopold II

Publié le 2 août 2004 Lecture : 1 minute.

Quelle image les écrivains, qu’ils soient originaires du continent ou non, donnent-ils ou ont-ils donné de la réalité africaine ? Quelle parole, littéraire ou politique, portent-ils sur elle ? Comment celle-ci s’insère-t-elle dans leur oeuvre ? C’est à ce type de questions qu’entend répondre la collection « L’Afrique au coeur des lettres » que viennent de lancer les éditions L’Harmattan.
Traduit et présenté par Jean-Pierre Orban, le directeur de la collection, le premier titre est une charge aussi virulente que baroque contre l’exploitation scandaleuse du Congo par le roi des Belges Léopold II au début du XXe siècle. L’auteur de ce texte n’est autre que Mark Twain, que d’aucuns considèrent comme le père de la littérature moderne américaine et dont, d’ailleurs, un choix de romans vient d’être réédité chez Laffont dans la collection « Bouquins » (OEuvres, 1 140 pp., 30 euros).
Publié en 1905, Le Soliloque met en scène un monarque monologuant sur sa « mission civilisatrice » et raillant les critiques portées contre lui. Tout Twain est dans ce texte : l’art de l’hyperbole, la dérision poussée à l’extrême, mais aussi un certain désordre dans la structure. Avec cette satire, qui eut une influence considérable sur l’opinion publique mondiale, l’auteur de Tom Sawyer contribua, avec d’autres écrivains comme Charles Péguy et Arthur Conan Doyle, à convaincre Lépold II de céder le Congo à la Belgique en 1908.

* Le Soliloque du roi Léopold, de Marc Twain, traduit et présenté par Jean-Pierre Orban, éditions L’Harmattan, 62 pp., 9,50 euros.

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