France : vers une pénurie de chercheurs

Publié le 2 août 2004 Lecture : 1 minute.

L’actualité sociale française de ces derniers mois a été marquée par plusieurs mouvements contre des projets de réforme du gouvernement. L’un d’entre eux touchait le monde très particulier de la recherche. À l’origine, les coupes opérées dans les budgets depuis 2002, mais aussi la transformation de quelque cinq cents emplois statutaires en contrats à durée déterminée. Pour le gouvernement, l’objectif, en fait, est de diversifier les formes de recrutement afin de « donner plus de souplesse au système ».
Entre les chercheurs et assimilés (enseignants-chercheurs, doctorants…) et les agents techniques et administratifs, environ 440 000 personnes travaillent aujourd’hui dans ce secteur, dont un peu plus de la moitié dans le public. Or un grand nombre d’entre eux ont été recrutés dans les années 1970 et prendront leur retraite d’ici peu. Comme l’indique Henri Leridon dans le numéro de juillet-août de Population et Sociétés, le bulletin de l’Institut national d’études démographiques, les départs entre 2005 à 2014 amputeront de 46 % la population initiale des enseignants-chercheurs. Il faudra bien les remplacer, d’autant que l’effort de recherche en France ne représente que 2,2 % du PIB, alors que l’objectif – commun à tous les pays européens – est de le porter à 3 %. Plusieurs scénarios sont envisagés, y compris l’ouverture des postes à des candidats plus âgés. Encore faut-il que le corps des enseignants et des chercheurs soit alimenté par un nombre suffisant de doctorants. On soutient chaque année en France près de dix mille thèses. Mais, dans certaines disciplines, comme la physique et les sciences de la vie, les effectifs universitaires connaissent une baisse inquiétante.

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