Cameroun : Tomaïno Ndam Njoya pourra-t-elle ressusciter l’UDC ?

En reprenant la tête du parti après le décès de son époux, Adamou Ndam Njoya, la maire de Foumban est devenue l’une des figures de l’opposition camerounaise. Reste à savoir si elle parviendra à remettre cette formation emblématique au centre du jeu.

Tomaïno Ndam Njoya lors du grand dialogue national en octobre 2019, à Yaoundé. © MABOUP

Franck Foute © Franck Foute

Publié le 7 mars 2022 Lecture : 6 minutes.

La rencontre avait quelque chose d’inédit. Après une présidentielle houleuse au cours de laquelle les différents candidats s’étaient rendu coup pour coup, sept des principaux leaders de l’opposition camerounaise se retrouvaient pour la première fois depuis 2018 afin de discuter d’un projet commun : faire modifier le code électoral.

Ce 1er avril 2021, les journalistes réunis dans la salle de presse de l’Union démocratique du Cameroun (UDC) n’avaient donc d’yeux que pour les trois anciens candidats présents, à savoir Maurice Kamto, du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), Cabral Libii, du Parti camerounais pour la réconciliation nationale (PCRN), et Joshua Osih, du Social Democratic Front (SDF), respectivement classés 2e, 3e et 4e à l’issue de la dernière présidentielle.

Ferme et déterminée

Mais la cérémonie était à peine engagée qu’un acteur inattendu est venu leur voler la vedette : Tomaïno Ndam Njoya qui, face au zélé sous-préfet du 3e arrondissement de Yaoundé venu interdire le rassemblement, défendit avec vigueur le principe de la liberté de réunion garanti par la Constitution.

Déterminée, alliant courtoisie et fermeté, Tomaïno Ndam Njoya réussira ce jour-là l’exploit de faire plier une administration réputée intransigeante pour tout ce qui touche aux rassemblements politiques autres que ceux du parti au pouvoir. Elle sera d’ailleurs la seule à prendre la parole devant ses pairs, pour lire la déclaration de naissance de la plateforme de l’opposition en vue de l’élaboration d’une proposition de modification du très contesté code électoral.

La confrontation avec le sous-préfet fut abondamment relayée, reléguant presque l’union tant fantasmée des leaders de l’opposition au second plan

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