3 questions à Dominique Lafont

Directeur général Afrique du groupe Bolloré

Publié le 2 juillet 2007 Lecture : 2 minutes.

Jeune Afrique : Le groupe Bolloré a maintenu sa présence en Afrique malgré les crises qui secouent le continent. Exemple avec la Côte d’Ivoire. Comment faites-vous pour maintenir le business et gagner de l’argent ?
Dominique Lafont : La Côte d’Ivoire est le pays phare de l’Afrique de l’Ouest. Elle a connu des années très difficiles. Nous avons maintenu notre présence et poursuivi nos investissements. Notre rentabilité a certes été affectée par la dégradation de l’environnement, et nous avons malheureusement dû réduire notre personnel. Mais, dans cet environnement difficile, nous avons maintenu l’essentiel de l’outil, nous sommes restés partout où nous étions et notamment à San Pedro. Lorsque la stabilité du pays sera définitivement acquise, nous serons en ordre de marche pour profiter du retour de la croissance.

La concession du port d’Abidjan que vous avez eue suivant une procédure de gré à gré a suscité une vive controverse. Pourquoi ?
Concernant le port d’Abidjan, nous étions manutentionnaire. C’est la Banque mondiale qui a initié le mouvement de concession portuaire. Un premier appel d’offres a été lancé en 1999. Nous y avons répondu, mais cet appel d’offres a été déclaré infructueux compte tenu des événements politiques. Un deuxième appel d’offres a été lancé en 2001. Une nouvelle fois l’aggravation de la situation a fait qu’il n’a pas pu aller à son terme. Il faut se remettre dans le contexte de l’époque. L’administration portuaire voulait aller au bout de ce mouvement de concession. Elle évoluait dans un pays qui subissait une crise sociopolitique, et les investisseurs fuyaient le pays. Tout naturellement, elle s’est retournée vers l’acteur qui était resté dans le pays, qui continuait d’investir et qui représentait des volumes importants sur le port d’Abidjan dans un contexte difficile. Les autorités se sont tournées vers nous, et nous avons répondu de façon positive. Ce n’était pas évident de prendre cet engagement à l’époque. Plus personne n’investissait en Côte d’ivoire.

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Vous êtes également présent au port autonome de Douala comme concessionnaire. Ce port connaît justement une tourmente judiciaire avec l’ancien directeur général qui se trouve en prison
Je crois que le mot de tourmente judiciaire est très exagéré. Le précédent responsable du port de Douala est en prison pour des raisons qui ne nous concernent pas. Nous ne sommes absolument pas mêlés à cette affaire et nous n’avons aucune information à notre disposition qui fasse que nous ayons des raisons de nous inquiéter. En ce qui concerne le processus de mise en concession du port de Douala. Ce fut un appel d’offres de bout en bout étroitement suivi par la Banque mondiale. Celle-ci a émis chaque fois des avis et non des objections. Je vous précise que le membre qualifiant de cette concession c’est le groupe Maersk et non pas le groupe Bolloré. Mais c’est toujours Bolloré qui fait l’objet d’attaques sur le sujet.

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