3 questions à Neïla Tazi
Productrice et organisatrice du Festival gnaoua
Jeune Afrique : Pensiez-vous que le festival rencontrerait un tel succès ?
neïla tazi : Le succès a été au rendez-vous dès le départ. Les organisateurs en furent les premiers étonnés et ce pour plusieurs raisons : à ses débuts, il y a une décennie de cela, les gnaouis étaient aussi marginalisés que la ville d’Essaouira était délaissée. Leur musique, considérée à l’époque comme un genre folklorique underground, est enfin réhabilitée.
Comment appréciez-vous son évolution depuis dix ans ?
Le festival est désormais rodé, arrivé à maturité. Je suis un peu nostalgique en repensant à ses débuts. C’est un peu comme de voir grandir trop vite son bébé Bien sûr, on est heureux de le voir se développer, mais on regrette par instants le temps où il était « petit et mignon ». Par ailleurs, je me réjouis de voir que les festivals, de plus en plus nombreux à travers le pays, sont venus compenser le vide culturel qui y a régné pendant très longtemps. On constate l’arrivée d’une nouvelle génération qui impulse une dynamique nouvelle. Au Maroc, le contexte socio-économique et politique a beaucoup évolué dans le sens de l’ouverture au cours de ces dernières années.
Comment envisagez-vous la prochaine édition ?
Notre ambition n’est pas de grossir indéfiniment, mais de nous maintenir au niveau de fréquentation, de programmation et de succès actuel. Néanmoins, il y a un travail qualitatif à effectuer sur les lieux de concerts : Essaouira offre des espaces exceptionnels (que même une grande ville comme Casablanca ne peut offrir), des zaouias notamment, qu’il faut rénover ou réaménager en concertation avec les autorités locales. Les festivaliers attendent plus et mieux de la part des organisateurs, leur niveau d’exigence s’est accru. Nous n’avons pas le droit de les décevoir.
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