Transport : Air Algérie reste sous le seuil des 2 millions de passagers

Selon le PDG par intérim du transporteur national, le nombre de passagers en 2021 n’atteint que 30% de celui d’avant la pandémie. Les vols intérieurs représentent 80% de l’activité.

Un Airbus d’Air Algérie © AIRBUS

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Publié le 8 mars 2022 Lecture : 3 minutes.

Air Algérie a transporté « un total de 1 968 880 passagers en 2021, tous réseaux confondus, soit 30% du niveau de 2019 ». Telles sont les données communiquées par son PDG par intérim, Amine Debaghine Mesraoua, lors d’une audition le 6 mars devant la Commission des transports de l’Assemblée nationale (APN). Selon l’AFRAA, l’Association des transporteurs aériens africains, Air Algérie avait transporté 6,6 millions de passagers, dont 4,55 millions de voyageurs internationaux en 2019.

Seuil de rentabilité

Or selon les chiffres communiqués aux députés algériens et rapportés par l’agence officielle APS, en 2021, le trafic domestique a représenté 79% du total contre 21% pour les vols à l’international ; cette activité hors frontières ne représentait que 9% du volume de 2019, quand il atteint 45% chez les concurrents, et reste bien en-dessous du « seuil de rentabilité », selon les dirigeants d’Air Algérie.

La compagnie vit un renversement de situation

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Les responsables de la compagnie dont plusieurs cadres se sont succédés devant les députés algériens, estime que la situation financière d’Air Algérie est « en chute libre ». Suite à la pandémie, des dettes courantes – dépenses incompressibles cumulées au titre des années 2020 et 2021, reliquats de compensation, créances sur les organismes d’État et déficits exceptionnels – se sont accumulées. Devant l’Assemblée populaire nationale, les représentants de l’entreprise ont déploré « le renversement de situation » vécu par le transporteur « passé d’un équilibre financier en 2019 à des résultats financiers déficitaires devenus critiques pour la relance de la compagnie nationale ».

Ressources humaines à revoir

Selon divers syndicalistes, Air Algérie devrait avant tout « se débarrasser de certaines filières » et « revoir la gestion de ses ressources humaines ». En effet, son nombre d’employés est jugé beaucoup trop élevé, comme l’a souligné le ministre des Transports, Aïssa Bekkai, le 8 février 2022, sur la chaîne Echourouk News : « Si on prend l’exemple d’Air Algérie, on y trouve des milliers d’employés en plus du nombre requis. »

Pour s’en sortir, Air Algérie a tracé une nouvelle ligne de conduite pour 2021-2025, misant sur la « réduction de ses charges, la restructuration de la compagnie, la génération de nouveaux revenus et la révision de la convention collective ». La compagnie veut réussir à économiser 1,14 million d’euros par an.

Entre 2020-2021, 50 employés d’Air Algérie travaillant à l’étranger ont été rappelés, neuf des seize agences ciblées ont dû mettre la clef sur la porte. Pour réduire ses charges, la compagnie « va mettre en place une politique d’efficacité énergétique, fermer la restauration et revoir les contrats d’assurance. »

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Portée africaine

Parallèlement, la compagnie nourrit beaucoup d’ambition grâce à sa base de maintenance inaugurée en 2021, « l’une des plus grandes en Afrique ». Si cette dernière répond aux besoins nationaux d’Air Algérie, de Tassili Airlines et d’autres compagnies privées, la nouvelle filiale n’utiliserait actuellement que 30 à 35% de sa capacité. « Elle peut rayonner sur la maintenance dans tout le continent africain, si elle disposait d’un label solide dans le cadre, par exemple, d’une joint-venture avec une importante compagnie », a estimé Amine Debaghine Mesraoua devant les députés.

Les syndicats opposés à la création de la filiale maintenance

Alors qu’Air Algérie avait désigné un directeur général, ainsi qu’un conseil d’administration pour la base de maintenance, et entamé une procédure judiciaire en vue d’évaluer son capital (estimé initialement à plus de 50 440 millions d’euros), les syndicats de l’entreprise se sont farouchement opposés à la création de cette filiale. Selon eux, cette nouvelle structure ne fera qu’alourdir le bilan déjà lourd de l’entreprise nationale.

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