Le Maroc lève 500 millions d’euros

Publié le 2 juillet 2007 Lecture : 2 minutes.

C’est sans grande difficulté et avec un réel succès que le royaume du Maroc a levé sur les marchés internationaux 500 millions d’euros. L’opération s’est faite le jeudi 21 juin via une émission obligataire, dans le but, a précisé le ministère des Finances, de rembourser « une dette onéreuse à l’égard du Club de Londres, ce qui permettra au Maroc de tourner définitivement, en 2007, la page du rééchelonnement ». L’opération a attiré des investisseurs du monde entier. « Il y a eu plus de 70 investisseurs, beaucoup d’Européens, des investisseurs du Golfe et des Américains », souligne Véronique Paillat-Chayriguès, directeur associé à l’agence de notation internationale Standard & Poor’s. Preuves du succès de l’opération, mais aussi de l’afflux de liquidités sur le marché, la demande a été 3,5 fois supérieure à l’offre et la prime de risque appliquée à l’émission – autrement dit la prime supplémentaire qu’a dû payer le pays par rapport au cours international – a été relativement faible.

« Lors de la dernière émission obligataire du Maroc, en 2003, la prime de risque avait été de 215 points de base [2,15 %, NDLR], explique Véronique Paillat-Chayriguès. Elle n’a été cette fois-ci que de 55 points de base [0,55 %, NDLR]. » Éric Paget-Blanc, responsable des supranationaux à l’agence de notation internationale Fitch, poursuit : « C’est une prime qui correspond à ce que peuvent obtenir de grandes entreprises industrielles françaises. » Un résultat qui prouve combien la cote du Maroc s’est améliorée auprès des investisseurs internationaux depuis quelques années. Au cours des derniers mois, Standard & Poor’s a affublé la note marocaine d’une perspective positive, laissant présager d’ici à fin 2008 d’une amélioration de la note. Le royaume chérifien quitterait alors la zone des pays dits non-investment grade pour celle, très enviable, des investment grade. Un niveau que Fitch a choisi d’attribuer au pays dès avril 2007, à l’occasion de la première note qu’elle lui a attribuée.

la suite après cette publicité

La réussite de cette levée obligataire marocaine est également de bon augure pour la Tunisie, l’autre pays emprunteur de la zone, d’autant qu’elle reste mieux notée. « Il y a un afflux de liquidités sur le marché, explique Éric Paget-Blanc. Beaucoup d’investisseurs cherchent les émissions de relativement bonne qualité émanant de pays émergents, car cela leur permet de diversifier leurs placements. » La Tunisie, dont la dernière émission obligataire remonte à juin 2005 (400 millions d’euros), pourrait donc en réaliser une nouvelle d’ici peu. L’Algérie, en revanche, reste le point noir de la zone. Malgré de nettes améliorations structurelles, le pays n’est toujours pas noté, même s’il en a exprimé la volonté récemment. Grâce aux revenus du pétrole qui lui ont permis de se désendetter, l’Algérie n’a aucun besoin d’emprunter sur les marchés internationaux. Toutefois, de plus en plus d’entreprises algériennes se tournent vers l’obligataire pour financer leur développement. Et pour accéder à l’international, elles auront tôt ou tard besoin que l’État Algérien sollicite une notation.

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires