Russie-Ukraine : pas de tirailleurs algériens contre Poutine

Dans un récent communiqué, l’Ukraine invitait les Africains à venir combattre l’envahisseur russe à ses côtés. Soucieuse de rester neutre dans le conflit, l’Algérie a vivement protesté.

© Damien Glez

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Publié le 9 mars 2022 Lecture : 2 minutes.

Dans un équilibre scabreux entre alignement et non-alignement, la solidarité avec l’État ukrainien peut se nicher dans les positionnements étatiques comme dans les engagements personnels. Alors que certaines contrées africaines sont aujourd’hui séduites par un resserrement de leurs liens avec la Russie, dix-sept pays du continent se sont abstenus de condamner Moscou à l’ONU, le 2 mars, lors de l’adoption d’une résolution intitulée « Agression contre l’Ukraine ». Une retenue au nom d’une sacro-sainte indépendance entre les lignes de laquelle certains devinent l’ombre des lobbys.

Appel aux combattants volontaires

Côté engagement personnel, chaque citoyen du monde est invité à faire des dons. Jusqu’à même un don de soi ? Aux premières heures du conflit, le président ukrainien Volodymyr Zelensky annonçait la création d’une « légion internationale de défense territoriale de l’Ukraine ». Les ambassades de son pays ont relayé cet appel « aux ressortissants étrangers cherchant à aider l’Ukraine dans sa lutte contre l’agression russe ». La démarche était accompagnée d’un formulaire de candidature en ligne, gênant aux entournures certains États qui ne savent comment jauger la légalité de tels engagements aux côtés de l’Ukraine.

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Les pays africains n’ont pas échappé à l’appel aux combattants volontaires. Alors qu’une partie de l’opinion publique africaine est chagrinée de voir que l’émotion internationale provoquée par cette guerre est bien supérieure à celle que suscitent les conflits en Afrique et dans le monde arabe et s’émeut du racisme qui complique la sortie de ses ressortissants du pays européen agressé, des « tirailleurs » du XXIe siècle peuvent-ils alimenter cette légion internationale ? Au milieu des autres, la réaction des autorités algériennes n’est pas passée inaperçue…

« Grave dérapage »

C’est le 3 mars que le communiqué daté du 27 février est relayé par l’ambassade d’Ukraine à Alger, via son compte Facebook, en ukrainien, en anglais et en français. Le texte précise qu’en vertu des lois du pays « les étrangers ont le droit de s’enrôler dans les forces armées sur une base volontaire ». Rapidement, les autorités algériennes exigent de l’ambassade qu’elle retire ce texte de ses réseaux sociaux. Celle-ci s’exécute…

Sur le site internet Tout sur l’Algérie (TSA), qui titre « Le grave dérapage de l’ambassade ukrainienne en Algérie », une source présentée comme officielle – mais anonyme – évoque une démarche qui « viole les dispositions de la convention de Vienne sur les relations diplomatiques entre États » de 1961. Grande importatrice d’armes russes, la République algérienne démocratique et populaire fait partie des nations qui n’ont pas voté la résolution onusienne du 2 mars, appelant tout de même à « l’apaisement des tensions » et au dialogue.

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