Un an après les émeutes qui ont embrasé le Sénégal, une famille réclame justice

Si la plupart des victimes ont renoncé à porter plainte, les circonstances de la mort de quatorze personnes restent à élucider. Parmi elles, un jeune homme dont les proches dénoncent des pressions politiques et espèrent toujours que la lumière sera faite.

Abdoulaye, le grand frère de Cheikh Wade, mort en mars 2021 lors des manifestations ayant suivi l’arrestation de l’opposant Ousmane Sonko. © Carmen Abd Ali pour JA

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Publié le 10 mars 2022 Lecture : 4 minutes.

Comme beaucoup au Sénégal, le jeune Abdoulaye Wade a suivi les manifestations et les émeutes de mars 2021 sur son téléphone portable quand le signal de deux chaînes de télévision, accusées d’« appels répétés au soulèvement populaire », a été coupé. Lui aussi a regardé les images des jeunes tabassés par les forces de l’ordre, vu les vidéos des boutiques pillées et des voitures incendiées. Il a entendu les slogans hostiles au pouvoir et à Macky Sall, accusé d’avoir comploté contre l’opposant Ousmane Sonko, arrêté le 3 mars alors qu’il se rendait au tribunal pour répondre aux accusations de viol d’Adji Sarr.

Le 8 mars 2021, Abdoulaye Wade a donc les yeux rivés sur son écran. Il voit un jeune homme enveloppé dans le drapeau national s’effondrer – selon toute vraisemblance – sous les balles de la police. Il voit la voiture des forces de sécurité rouler vers le corps inanimé, puis le dépasser sans s’arrêter. Cet homme tué par la police de son pays, c’est son frère Cheikh, d’un an son cadet. Cela, Abdoulaye Wade ne l’apprendra que le lendemain, après un coup de fil de la police invitant sa famille à identifier son corps.

Plainte contre X

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