La drôle de bourde des républicains
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C’est un peu le gag (politique) de l’année qui s’est joué à la fin de juin à Washington. Chacun sait qu’il n’y a pas plus pro-israélien que le Parti républicain, et ses élus à la Chambre des représentants sont depuis des lustres d’indéfectibles partisans de l’aide massive qu’octroie chaque année Washington à l’État hébreu (2,4 milliards de dollars pour 2007). Mais, pour la première fois, les républicains ont voté contre cette aide, le 21 juin. Motif : ce scrutin portait sur l’enveloppe globale d’aide américaine à l’étranger, dont celle destinée aux organisations caritatives de planning familial.
Parmi ces dernières, suite à un amendement introduit par une élue démocrate de New York, figurent des associations proavortement qui militent pour la distribution de contraceptifs. Or, en vertu de la « Politique de Mexico » adoptée par Ronald Reagan en 1984, suspendue par Bill Clinton, puis reprise à son compte par George W. Bush, pas un cent américain ne doit être donné aux organisations ou institutions pour qui l’interruption volontaire de grossesse n’est pas un crime. Quitte à s’opposer à l’ensemble du budget.
Aussitôt le vote connu, le lobby juif (et notamment l’Aipac) est monté au créneau, contraignant la direction du Parti républicain à formuler des explications embarrassées et des excuses écrites sur le thème : « On a fait une bêtise. Si nous nous étions rendu compte qu’Israël allait être pénalisé, nous aurions voté autrement. » Les démocrates, tout heureux de l’aubaine, font de cet incident, qui leur permet de se présenter comme les « vrais » amis d’Israël, des gorges chaudes. Quant à l’aide elle-même, Ehoud Olmert n’a aucune inquiétude à se faire : Bush passera outre à la bourde de son parti.
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