Fiabilité retrouvée

La réforme du secteur financier s’est soldée par la disparition des établissements les plus fragiles. Seuls vingt-cinq ont survécu.

Publié le 2 juillet 2007 Lecture : 2 minutes.

Une population de 140 millions d’habitants, des matières premières en abondance et des investisseurs étrangers de plus en plus nombreux, le secteur bancaire nigérian profite d’un environnement très favorable. D’autant que, depuis le 1er janvier 2006, seuls 25 établissements nationaux se partagent ce gigantesque marché, contre 89 auparavant. Après la prolifération et la dérégulation des années 1980-1990, le gouverneur de la Banque centrale, Charles Soludo, a opté pour la manière forte pour remettre un peu d’ordre. La capitalisation minimale des banques est passée de 15 millions à 190 millions de dollars. Les petits établissements adeptes des créances douteuses et autres financements occultes n’ont pas résisté à cette mesure. Depuis le lancement de ces réformes en 2004, plus de 2,5 milliards d’euros ont par ailleurs été injectés dans le secteur bancaire, dont 20 % en provenance de l’étranger. Aujourd’hui, les quatre majors (First Bank of Nigeria, Union Bank, Zenith International, Guaranty Trust Bank) monopolisent les premières places du classement 2006 des banques d’Afrique de l’Ouest établi par Jeune Afrique (hors-série n° 13), avec un total de bilan cumulé de plus de 13,8 milliards de dollars. Au total, les neufs principaux établissements du pays représentent 80 % du marché national. Les 25 banques réunies englobent 50 % des actifs cotés à la Bourse de Lagos (Nigeria Stock Exchange), contre 24 % auparavant. De quoi pouvoir négocier en position de force des alliances avec d’éventuels partenaires attirés par le potentiel nigérian. En moins d’un an, HSBC s’est rapproché de First Bank of Nigeria, JP Morgan de Zenith Bank, la Commerzbank allemande a signé avec Oceanic et le français BNP Paribas avec Intercontinental Bank. Actuellement, tous les regards se portent sur la panafricaine Ecobank, qui poursuit sa stratégie de croissance dans la sous-région. Après avoir entrepris des démarches avec First Bank of Nigeria, le groupe a annoncé le mois dernier la signature d’un accord ouvrant des pourparlers avec Unity Bank. « Le groupe poursuit ses discussions avec d’autres institutions financières », ajoute Ecobank. Le Nigeria est devenu une pièce maîtresse des équilibres financiers du continent. On est malgré tout encore loin de la « mégabanque ». Le capital de l’ensemble composé par les 25 survivantes dépasse à peine celui de Standard Bank, le numéro un sud-africain.

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