Eric De Clercq : « L’intérêt des entreprises belges pour l’Afrique est poussé par la diaspora »
Le directeur Afrique, Proche-Orient et Moyen-Orient de l’Agence wallonne à l’exportation et aux investissements étrangers (Awex), rentre tout juste d’une mission économique sur le continent, la première depuis deux ans.
C’était un rendez-vous d’importance pour le secteur privé belge, sa première mission économique sur le continent africain depuis le début de la pandémie. Malgré l’annulation de la visite à Kinshasa, prévue au début de mars, du roi Philippe et de la reine Mathilde – guerre en Ukraine oblige –, les chefs d’entreprises ont pu se rendre dans la capitale congolaise le 19 mars.
Plus de 80 sociétés ont vite répondu à l’invitation lancée par les trois organismes de promotion régionaux – l’Agence wallonne à l’exportation et aux investissements (Awex), le Flanders Investment & Trade (FIT) et hub.brussels pour la capitale fédérale. L’occasion de retrouver le chemin de l’Afrique et de « participer à son redémarrage économique en cette période post-Covid », explique Eric De Clercq, responsable du continent pour l’Awex, laquelle, après Kinshasa (orchestrée par hub.brussels), s’est occupée de l’organisation de la mission envoyée à Kigali du 25 au 31 mars.
Jeune Afrique : Comment a répondu le secteur privé belge en général, wallon en particulier, à cette mission – la première depuis longtemps – en Afrique ?
Eric De Clercq : Il a répondu présent et a même fait preuve d’une certaine impatience. Comme un symbole de cette attente, la grande majorité des entreprises ayant participé à ce déplacement s’était inscrite à la mission prévue en 2020 et annulée pour raisons sanitaires. Les échanges avec la RD Congo restent importants pour nos sociétés, qui, dans le même temps, bénéficient d’un accès facile à son marché sur un grand nombre de secteurs, comme l’a encore prouvé cette mission, organisée en parallèle de la semaine belge à Kinshasa.
Dans quels secteurs se démarquent les entreprises ?
Les sciences de la vie en général, formation et santé, constituent, avec les infrastructures de transports, le cœur des priorités affichées lors du dernier sommet Union européenne -Union africaine (UE-UA), organisé à Bruxelles en février, dans le cadre de l’initiative européenne « Global Gateway » [Portail mondial].
Nos étudiants africains constituent un maillon fort entre la Belgique et leurs pays d’origine
La Belgique est présente dans ce projet à travers Team Europe [le regroupement de plusieurs institutions de l’UE, dont la Banque européenne d’investissement], pour répondre au mieux aux besoins exprimés par l’Afrique. Certaines de nos entreprises participent par exemple au projet de construction d’un site de production de vaccins anti-Covid à Dakar.
Quel est le poids et le rôle de la diaspora africaine dans le secteur privé ?
La diaspora était très représentée dans cette mission. Beaucoup de ses membres sont aujourd’hui entrepreneurs, pendant que d’autres occupent des postes à hautes responsabilités dans les grands groupes du pays. Ils participent activement à l’intérêt de nos entreprises pour le continent. Nos étudiants africains constituent également un maillon fort avec leur pays d’origine.
Quelles sont les particularités de l’offre du secteur privé par rapport à celles des autres pays partenaires de l’Afrique ?
La Belgique est un petit pays, modeste et sans prétention, capable de s’adapter à la demande de ses partenaires africains. Que nous soyons un pays multiculturel et multilingue est également très bien perçu par les Africains.
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