Un conseiller d’Obama « tombe du bus »

Robert Malley a été débarqué du staff du candidat à la présidentielle. Sous la pression du lobby pro-israélien.

Publié le 2 juin 2008 Lecture : 1 minute.

On peut être plus royaliste que le roi. On peut aussi se montrer plus pro-israélien que les Israéliens eux-mêmes. La récente mésaventure survenue à Robert Malley, conseiller de Barack Obama pour les affaires du Proche-Orient et ancien membre de la délégation américaine lors des négociations de paix entreprises sous l’égide de l’administration Clinton, en est la stupéfiante illustration.
En février, Malley déclare que l’échec desdites négociations est autant imputable aux Israéliens qu’aux Palestiniens – ce qui n’est sans doute pas la même chose que d’appeler à rayer l’État juif de la carte. Très vite, sur Internet, une campagne d’une extrême violence est déclenchée contre lui. Tellement violente que Martin Indyk et Dennis Ross, deux membres de premier plan de l’ancienne administration démocrate, sont amenés à la dénoncer.
Début mai, dans le cadre de ses activités au sein d’International Crisis Group, un think tank de sensibilité libérale, ce même Malley rencontre des membres du Hamas palestinien – ce qui ne doit pas être un crime puisque les dirigeants israéliens font actuellement presque la même chose, par l’intermédiaire des Égyptiens. Aussitôt, un porte-parole du probable candidat démocrate à la présidentielle – tellement inquiet des soupçons de sympathies palestiniennes dont il est l’objet qu’il ne perd plus une occasion de s’afficher dans une synagogue – fait savoir que le conseiller « ne joue aucun rôle formel dans la campagne et n’en jouera pas à l’avenir ». Comme l’écrit plaisamment Gideon Rachman dans le Financial Times, « ils ne l’ont pas simplement débarqué du bus [de campagne], ils ont renversé le bus sur lui ! ».

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