Ethiopian Airlines : trois ans après le crash du Boeing 737 Max, l’heure de tourner la page ?

Les avions de ce modèle ont retrouvé le ciel africain, y compris ceux que fait voler la compagnie nationale éthiopienne, mais les familles des victimes du crash du vol ET 302, survenu le 10 mars 2019, ne voient pas forcément ce retour d’un bon œil.

Des Boeing 737 Max de la compagnie aérienne Ethiopian Airlines, cloués au sol à l’aéroport international d’Addis-Abeba Bole, le 23 mars 2019. © Mulugeta Ayene/AP/SIPA.

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Publié le 10 mars 2022 Lecture : 3 minutes.

Le 10 mars 2019, un Boeing 737 Max d’Ethiopian Airlines s’est écrasé peu après le décollage près d’Ejere, en Éthiopie, causant la mort des 157 passagers et membres d’équipage à bord. Si le PDG de la compagnie éthiopienne, Tewolde GebreMariam, affirmait dans nos colonnes en novembre 2019 qu’Ethiopian serait « la dernière compagnie à faire revoler les 737 Max », le 1er février dernier, l’un de ses quatre 737 Max a décollé, avec à son bord des représentants de la compagnie et du constructeur, mais aussi des officiels du gouvernement – l’État est propriétaire à 100 % de son pavillon national.

Les vols commerciaux, quant à eux, doivent reprendre prochainement – ils étaient annoncés pour le 1er mars, mais aucun appareil de ce type ne figurait dans les plans de vol de la compagnie durant les dix derniers jours. Les représentants d’Ethiopian que Jeune Afrique a sollicités au sujet de ce retard n’ont pas donné suite.

Nouvelles commandes à Boeing

Malgré ce drame et la responsabilité du constructeur américain pointée par la justice américaine – les défaillances d’un logiciel de pilotage auraient été sciemment dissimulées par deux employés –, Boeing reste le principal fournisseur de la compagnie éthiopienne, à qui il doit encore livrer 25 appareils 737 Max et qui lui a également passé commande, le 4 mars, de quatre avions-cargos 777-8 Freighters.

Accusé de « complot en vue de commettre une fraude », Boeing a paraphé en janvier 2021 un « deferred prosecution agreement » (DPA ; accord de poursuites différées), acceptant sa responsabilité et mettant un terme aux poursuites pénales moyennant le versement de plus de 2,5 milliards de dollars – dont une amende de 243,6 millions de dollars aux États-Unis, 1,77 milliard de dollars d’indemnités aux compagnies aériennes ayant commandé le 737 Max, et 500 millions pour abonder un fonds destiné à indemniser les proches des victimes des accidents d’Ethiopian Airlines et de Lion Air, autre crash survenu en Malaisie en 2018, faisant 189 morts, équipage compris.

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