Obama et Israël

Publié le 2 juin 2008 Lecture : 2 minutes.

Comme tout le monde, j’ai entendu dire que Barack Obama avait proclamé son désir de « mettre fin à l’occupation » de la Cisjordanie par Israël, qui dure depuis 1967. Comme tout le monde, j’ai entendu dire que, tout en jugeant indispensable de garantir la sécurité d’Israël, il estimait que tout accord de paix devra stipuler que « la Palestine est la patrie du peuple palestinien ». Comme tout le monde, j’ai entendu dire qu’il avait déclaré : « Il y a longtemps qu’on aurait dû créer un État palestinien, parce que le peuple palestinien le mérite bien. »
Telles sont les rumeurs qui circulent ces temps-ci chez les juifs américains, qui s’interrogent pour savoir si Barack Obama ne serait pas secrètement propalestinien. Je le confirme : toutes les déclarations ci-dessus sont rigoureusement exactes, je ne les ai pas inventées. Le seul problème est qu’aucune n’est de la bouche d’Obama, mais de celle du président George W. Bush. Oui, c’est Bush, ce grand ami reconnu d’Israël, qui a tenu ces propos au cours des deux dernières années. Quelles conclusions en tirer ? Plusieurs, selon moi. La première est qu’il y a aujourd’hui en Amérique un consensus bipartisan qui ne changera pas quel que soit le prochain président. L’Amérique, que l’administration soit républicaine ou démocrate, s’est engagée en faveur de la solution des deux États, qui prévoit que les Palestiniens récupéreront la Cisjordanie, Gaza et les quartiers arabes de Jérusalem-Est, et qu’Israël restituera les colonies de Cisjordanie, en échangeant celles qu’il n’évacuera pas contre des parcelles de territoire israélien.

L’idée qu’Obama, s’il était élu président, voudrait, ou pourrait, ne pas respecter ce consensus ne tient pas debout. Mais étant donné la controverse autour de la question de savoir si l’élection d’Obama serait « une bonne chose » pour Israël, qu’on me permette de poser cette simple question : qu’est-ce qui fait qu’un président est pro-israélien ? Personnellement, en tant que juif américain, je ne vote pas pour un président parce qu’il serait le meilleur soutien d’Israël. Je vote pour celui qui me paraît capable de faire en sorte que l’Amérique soit plus forte. Pas seulement parce que c’est mon pays, envers et contre tout, mais parce que le meilleur soutien et la meilleure protection pour Israël, c’est une Amérique financièrement et militairement forte et respectée dans le monde entier. Il n’y a pas de plus grand péril pour Israël qu’une Amérique faible et isolée.
Je ne doute pas une seconde de la sincérité du soutien de Bush. Il considère Israël comme un pays qui partage les valeurs de l’Amérique, qui croit à la démocratie et à l’économie de marché. Mais il y a un fait beaucoup plus important : c’est que l’Amérique de Bush, aujourd’hui, au Moyen-Orient, n’est ni crainte ni respectée. Et qu’elle est même détestée.

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