En bonne voie

Les transports terrestres connaissent une nette amélioration. Plus de 2 500 kilomètres de routes ont été bitumés ou réhabilités depuis cinq ans.

Publié le 2 juin 2008 Lecture : 2 minutes.

« À toute chose malheur est bon », dit le proverbe. Et ce n’est pas l’accélération rapide de la politique de désenclavement du Mali depuis le début de la crise ivoirienne qui le démentira. En 2003, seulement 15 % du fret en direction de Bamako transitait via le port d’Abidjan, contre quelque 90 % un an plus tôt. L’importance alors revêtue par le corridor Dakar-Bamako a conforté l’Union européenne (UE) dans sa stratégie d’aide, plus de 35 % des fonds qu’elle alloue au pays allant à la construction d’infrastructures routières. Dès 2007, les 1 200 kilomètres séparant Dakar de Bamako étaient complètement bitumés, de même que la centaine de kilomètres entre Diéma et Nioro du Sahel (dans la région de Kayes, près de la frontière mauritanienne), qui permettent de relier le pays à Nouakchott. Et, alors que Gao est doté depuis 2006 d’un pont sur le Niger Wabaria), la capitale nigérienne, Niamey, sera prochainement reliée à la capitale malienne grâce à l’axe Gao-Ansongo-Labezzanga-Ayorou (frontière nigérienne), en cours de réalisation. Enfin, parmi les priorités du second mandat d’ATT, la route Gao-Kidal-Tasselit-frontière algérienne, dont la construction devrait commencer en 2009.
Mais l’UE n’est pas le seul bailleur à se laisser séduire par la stabilité politique malienne. La Banque africaine de développement (BAD) et la Banque ouest-africaine de développement (BOAD) apportent également une contribution essentielle au désenclavement du pays. Malgré de nombreux retards dans les derniers travaux, le corridor Bamako-Konakry sera ainsi complètement opérationnel avant l’automne 2008. De même, le bitumage de la route de Kati à Kita (un chantier initié par l’Union économique et monétaire ouest-africaine, UEMOA) s’achèvera d’ici à la fin de l’année, avant le délai prévu, marquant une étape importante de la consolidation de l’axe Bamako-Dakar « par le Sud ». Le talon d’Achille du réseau routier reste l’entretien des infra­structures. Si plus de 2 500 kilomètres ont été bitumés ou réhabilités depuis 2002, les hivernages font de nombreux dégâts, auxquels s’ajoutent ceux liés à la surcharge des véhicules, pratiquée par la plupart des transporteurs. Le gouvernement s’est donc orienté vers la création de plates-formes de péage-pesage. Deux d’entre elles sont déjà ouvertes, à Kati et à Wabaria, et d’autres seront mises en service avant la fin de l’année.
Le Mali souhaite aussi développer l’aérien. Pour répondre à l’essor du tourisme, à la nécessité d’exporter rapidement les produits frais et à celle d’en importer, l’extension et la modernisation de l’aéroport de Bamako-Sénou (programmée depuis 2006 dans le cadre du Millenium Challenge Corporation et donc toujours en attente) sont indispensables. L’allongement de la piste et le réaménagement des terminaux permettraient de mieux prendre en charge les 900 000 passagers prévus à l’horizon 2015. Un nouveau terminal fret et une zone industrielle de 200 hectares doivent également être construits, pour doper les capacités d’affaires du secteur privé malien. Coût estimé des travaux : 184 millions de dollars. Mais aucun programme de construction n’a pour l’instant été révélé.

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