Courrier des lecteurs

Publié le 2 juin 2008 Lecture : 4 minutes.

Gifle sud-africaine
– Toute l’Afrique reste stupéfaite devant ce qui s’est passé en Afrique du Sud. La photo d’une victime brûlée vive dans le J.A. n° 2472 est bouleversante. Comment comprendre qu’une nation qui a connu une histoire d’exclusion aussi douloureuse, une nation qui a établi pour sa reconstruction un mécanisme « Vérité et Réconciliation » admiré à travers le monde, une nation qui s’est révélée être un modèle d’intégration, une nation, enfin, qui faisait la fierté de tout un continent, tombe dans une telle xénophobie ! Et dire qu’un public international s’apprête à aller vivre la Coupe du monde de football dans ce pays que l’on croyait accueillant, et dont les monuments vivants nous font tous rêver : Nelson Mandela, Desmond Tutu et bien d’autres Malgré tout notre optimisme sur l’émergence de l’Afrique, nous recevons là une véritable gifle qui montre que notre parcours est encore long et que la question de notre avenir commun se pose de manière bien pressante. Vivement que la raison et le bon sens rentrent dans nos mentalités !
Michel Archange Nkong, par courriel

Vous êtes sévères avec le Cesag !
– J’ai lu avec intérêt votre dossier intitulé « Où sont les meilleures écoles en Afrique ? » (J.A. n° 2466). Dans le tableau comparatif, vous prenez seulement en compte le master banque et finance du Cesag de Dakar, alors que pour d’autres écoles, telles que l’ISM ou l’IAM, vous prenez en compte plusieurs programmes. Vous leur attribuez donc trois étoiles, et seulement deux au Cesag. Pourtant, cette école est la seule dont tous les diplômes de 3e cycle sont homologués par le Conseil africain et malgache pour l’enseignement supérieur (Cames). Il y a d’autres diplômes très cotés, tels que la gestion des programmes de santé ou encore la gestion hospitalière, et de nombreux DESS (marketing, contrôle de gestion, ressources humaines ). Certes, les effectifs à l’ISM ou à l’IAM dépassent ceux du Cesag. Mais celui-ci ne peut s’engager à prendre en compte toutes les demandes d’inscriptions car il a une mission qui consiste à former des cadres dynamiques et compétents.
Iboun Abass Mamadou Traoré, stagiaire en DESS au Cesag, à Dakar, Sénégal

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Réponse : Bravo pour votre engagement dans vos études et la défense de votre école. Comme toutes celles qui sont traitées dans ce dossier, le Cesag a reçu début mars un questionnaire détaillé par mail. L’absence de réponse, malgré une relance effectuée deux semaines plus tard, fait partie des éléments d’appréciation qui nous servent à établir nos tableaux. P.S.

La CPI en accusation
– L’arrestation du sénateur Jean-Pierre Bemba relève des gesticulations d’une juridiction, la CPI, qui peine à exister. Car de quoi s’agit-il ? En 2002, le régime démocratiquement élu du président centrafricain Ange-Félix Patassé est menacé par une rébellion dirigée par François Bozizé. Face au refus de Paris de voler à son secours, Ange-Félix Patassé fait appel aux troupes du mouvement politico-militaire de Jean-Pierre Bemba, le MLC. Celles-ci sont mises à la disposition de l’État centrafricain et opèrent sous son autorité. Ont-elles perpétré des crimes contre les populations de Centrafrique ? Oui. Et Bemba est le premier à le reconnaître. La CPI prétend détenir des « preuves irréfutables » que ces violences étaient « planifiées, systématiques, et massives », et que l’implication personnelle du leader du MLC est avérée. Quelles « preuves » ? Et pourquoi arrêter Bemba, en laissant en liberté les autorités centrafricaines de l’époque, sous la responsabilité desquelles opéraient les éléments du MLC ?
On est donc là en présence d’un coup médiatique de la CPI destiné à faire croire à l’opinion internationale qu’elle « travaille » ! Mais les questions ne manquent pas. Quand la CPI se penchera-t-elle sur les crimes abominables commis en RDC par le Rwanda et l’Ouganda ? Que fait la CPI face à ce qui se passe à Guantánamo ou au Bas-Congo ? Sans compter qu’à cette liste peuvent s’ajouter la terreur semée par les Farc en Colombie ou encore la situation en Palestine et en Irak.
Guy Bondeko, Longjumeau, France

Plus d’humour africain dans J.A.
– Lire la rubrique « Humour saillies et sagesse » concoctée chaque semaine par Béchir Ben Yahmed est un vrai plaisir, stimulant pour l’esprit. Mais je remarque que B.B.Y. se réfère très peu au terroir traditionnel africain et arabe (proverbes, sagacitésÂ) ainsi qu’aux nombreux sages, auteurs ou personnalités religieuses que compte le continent africain. Par exemple, dans votre livraison du J.A. n° 2466, seul le proverbe peul « on façonne l’argile pendant qu’elle est humide » a attiré mon attention et m’a séduite. Je lui trouve plusieurs applications, en particulier dans l’éducation, la formation, le développement de la personnalité des jeunes Submergez-nous de sagesse, de morale et de bon sens africains ! Et longue vie à B.B.Y. !
Hind Louzir, Oued Zarga, Tunisie

Que fait la Ligue arabe ?
De retour d’un voyage en Égypte, j’éprouve des sentiments on ne peut plus amers ! Pour me rendre dans ce berceau du panarabisme, siège de la Ligue arabe et surnommé le « CÂur battant du monde arabe », il me faut à moi, Arabe tunisien, un visa payant ! Un occidental, lui, n’aurait besoin de rien de plus qu’une pièce d’identité, même périmée pour rentrer en Égypte ! Paix à ton âme, Nasser !
Puis, une fois sur le sol égyptien, je suis considéré comme un étranger au même titre qu’un Français, un Chinois ou un Australien ! C’est-à-dire que je dois payer plus cher – et en devises étrangères, svp ! – mon billet pour un musée, un bus long courrier ou un séjour à l’hôtel ! Mais que fait la Ligue arabe pour faciliter les échanges entre ses pays membres et donner un peu de considération au citoyen arabe ?
Cela dit, je retournerai en Égypte parce que ses habitants sont d’une bonté légendaire. Et ce sont également les héritiers d’un passé glorieux et fabuleux. Merci à J.A. qui est le seul journal d’actualité qui me permette de m’exprimer et de soulager ma tension !
Safia Fantar, Sened, Tunisie

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