Business-fiction à Bethléem
« Le pire n’est jamais sûr » C’est ce qu’ont dû se dire les 1 200 hommes d’affaires arabes, mais aussi américains, européens et israéliens qui ont participé à la conférence des investisseurs de Bethléem, en Cisjordanie, du 21 au 23 mai dernier. D’abord – consignes émises en haut lieu aidant -, la police israélienne s’est montrée nettement moins tracassière que d’habitude. Ensuite, l’économie palestinienne a montré un visage beaucoup plus à même de séduire les investisseurs qu’on aurait pu le croire : le tourisme – avec un taux d’occupation des hôtels en hausse rapide -, la construction – stimulée par les programmes de logements sociaux adoptés à la conférence des donateurs, à Paris, en décembre 2007 -, les technologies de l’information – telle cette usine de fibres optiques financée dans la bande de Gaza -, ont mobilisé plus de 1,4 milliard de dollars d’argent frais. De quoi satisfaire Tony Blair, émissaire du Quartet (Union européenne, ONU, États-Unis, Russie), en quête d’éléments positifs pour son maigre bilan, et surtout le Premier ministre de l’Autorité palestinienne, Salam Fayyad, qui ne cesse de plaider en faveur d’un État disposant, certes, de frontières reconnues, mais aussi d’une économie forte ! Lors de la conférence de Paris, la communauté internationale avait promis à l’Autorité palestinienne une aide de 7,4 milliards de dollars d’ici à 2010, dont 3,4 milliards prévus dès 2008. À ce jour, 750 millions de dollars seulement ont été débloqués.
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