Ocam : Houphouët mène le jeu
L’article que nous avons sélectionné pour vous cette semaine a été publié dans le n° 230.
Publié le 2 mai 2005 Lecture : 1 minute.
Les objectifs de l’Organisation commune africaine et malgache (Ocam) sont doubles : isoler le leader ghanéen, le Dr Nkrumah, et proposer une solution africaine pour le Congo-Léopoldville.
Ils l’ont affirmé chacun à sa manière : MM. Houphouët-Boigny (Côte d’Ivoire), Yaméogo (Haute-Volta) et Diori Hamani (Niger) ne participeront pas au troisième sommet de l’Organisation de l’unité africaine (OUA), qui doit se tenir à Accra en septembre prochain. Effet de l’attentat manqué contre Diori Hamani ? C’est en tout cas ce dernier qui a été le plus formel. […]
Tous les chefs d’État de l’Ocam ne paraissent pas animés de l’esprit de « Sainte Alliance » qui inspire les prises de position notamment du Togo, de la Côte d’Ivoire, du Niger et de la Haute-Volta. À la suite des menaces de subversion venues du Ghana et de la Chine populaire, on a noté un resserrement des liens entre ces pays et leur désir de rallier à leurs conceptions politiques un nombre plus grand d’États. […]
Abidjan prend aujourd’hui une allure de capitale diplomatique de l’Ocam. Le chef de l’État ivoirien, M. Houphouët-Boigny dirige tout de son palais de marbre. Son grand prestige international, sa connaissance de tous les rouages de la diplomatie, son intelligence politique et son assurance pèsent lourd dans le jeu de l’Ocam. […] Des émissaires ont été dépêchés à Monrovia, Addis-Abeba, Lagos, etc. Dans certaines de ces capitales, ils sont sûrs d’être écoutés, moins par courtoisie qu’en raison des affinités mêmes qui suscitèrent naguère le groupe de Monrovia.
Il ne s’agirait pas seulement d’exposer une politique défensive destinée à faire pièce aux leaders de l’Afrique révolutionnaire et à leurs entreprises d’assistance aux éléments « subversifs ». Il s’agirait d’une démarche relevant d’une « diplomatie positive » : proposer une solution spécifiquement africaine à la situation que connaît le Congo-Léopoldville. Les auteurs de ce plan mystérieux sur le Congo n’entendent d’ailleurs nullement demander le parrainage de l’OUA.
