La mort de Napoléon I er

Publié le 2 mai 2005 Lecture : 3 minutes.

Mardi 15 août 1769 : naissance à Ajaccio, en Corse, de Napoléon Bonaparte, deuxième fils de Charles Marie Bonaparte et de Letizia Ramolino. Il aura quatre frères et trois soeurs.
Samedi 5 mai 1821, 5 h 49 de l’après-midi, à Longwood, dans l’île de Sainte- Hélène : mort de Napoléon Ier.
Entre ces deux dates, cinquante-deux années qui ont changé la face du monde. Et inspiré une bibliographie aussi imposante que celle de l’Inquisition : entre 200 000 et 300 000 ouvrages, dit-on. Certains, parmi les plus récents, donnent une vision assez particulière de la mort de l’empereur.
Après l’abdication de Napoléon, le 6 avril 1814, le traité de Fontainebleau lui accorde la souveraineté sur l’île d’Elbe et une pension de 2 millions de francs. Mais ce ne sera qu’une fausse sortie. Préoccupé par le déroulement du congrès de Vienne, privé de son fils qui réside à Schönbrunn, en Autriche, et ne recevant pas la pension promise, l’empereur tente l’aventure du retour en France. Ce sont les Cent-Jours. Il débarque à Golfe-Juan le 1er mars 1815. Le 20, Paris lui fait un triomphe. Dès le 25, cependant, la coalition se reforme au congrès de Vienne : la guerre reprend. Au début de juin, Napoléon passe à l’offensive. Le 16, il bat les Prussiens à Ligny, mais le dimanche 18, il se heurte à Waterloo, en Belgique, à une armée deux fois supérieure en nombre. Il attendait Grouchy, ce fut Blücher… Le maréchal prussien avait échappé aux Français à Ligny et réussit juste à temps la jonction avec les Anglais de Wellington.

Seconde abdication, le 22 juin au palais de l’Élysée. Après un crochet par le château de Malmaison, Napoléon part le 29 pour Rochefort-sur-Mer avec l’intention de s’embarquer pour l’Amérique. Mais il comprend qu’il ne pourra échapper aux navires anglais et se livre au Bellérophon. Les Anglais lui annoncent qu’il est prisonnier de guerre et l’envoient à Sainte-Hélène, dans l’Atlantique Sud. Il y débarque le 16 octobre 1815 et s’installe à Longwood.
Malgré les mesquineries du gouverneur Hudson Lowe, Napoléon trouve dans cette troisième île, après sa Corse natale et l’Elbe italienne, le temps de parfaire sa légende. Il est accompagné d’une petite troupe de fidèles : le comte général Charles de Montholon et Albine, son épouse (qui deviendra la maîtresse de l’illustre reclus), le comte général Henri Bertrand, le faux mamelouk Ali et, bien entendu, le comte Emmanuel de Las Cases, qui rédigera le Mémorial de Sainte-Hélène. Il restera cinq ans en captivité à Sainte-Hélène, et sera emporté le 5 mai 1821 par un cancer de l’estomac.
C’est du moins la version généralement admise, en particulier par Jean Tulard, le meilleur spécialiste contemporain. Mais quatre auteurs, au moins, se disent convaincus que l’empereur a été assassiné. Ils s’appuient notamment sur les Mémoires de Louis Marchand, le jeune valet qui assistait Napoléon dans ses dernières années. Ceux-ci ne furent publiés que plus de deux siècles plus tard, en 1955…

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Le premier est un dentiste et toxicologue suédois, Sten Forshufvud, qui a relevé dans les Mémoires de Marchand 28 des 31 symptômes d’un empoisonnement à l’arsenic. Il a fait confirmer ce diagnostic par l’analyse d’une mèche de cheveux et a publié les résultats de ses recherches dans un livre traduit en vingt-huit langues, édité en France en 1982, par Robert Laffont sous le titre Qui a tué Napoléon ? La thèse a été reprise par son ami Ben Weider dans Assassination at St-Helena Revisited.
Elle a été défendue en France par René Maury, auteur de L’Assassin de Napoléon (Albin Michel, 1994). Pour lui, le comte de Montholon aurait empoisonné l’empereur en versant de petites doses de poison dans le sauvignon venu d’Afrique du Sud dont il buvait un ou deux verres chaque jour. Dans L’Énigme Napoléon résolue (Albin Michel, 2000), Maury est revenu sur sa démonstration avec l’aide d’un descendant de Montholon, François de Candé- Montholon, qui a ouvert pour lui la correspondance privée de son aïeul. Mobile du crime : l’amour d’Albine, épouse du comte et maîtresse de l’empereur.
En 1840, le roi Louis-Philippe décide le transfert de la dépouille mortelle de Napoléon. Le cercueil est rapatrié par des marins français sous le commandement du prince de Joinville, à bord du navire La Belle Poule. Les cendres de l’empereur reposent aujourd’hui aux Invalides, à Paris.

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