Fausse alerte préméditée

Publié le 2 mai 2005 Lecture : 1 minute.

Il est 10 h 35 à Washington en ce mercredi 27 avril. Un point lumineux apparaît sur l’écran d’un radar. L’objet volant se dirige vers le centre-ville. Il est à 30 miles (48 km) au sud et déjà au-dessus de la zone dont le survol est interdit depuis le 11 septembre 2001. Il n’en fallait pas plus pour que la sécurité présidentielle décide de conduire George W. Bush à l’abri souterrain prévu pour sa protection. Le personnel et les touristes sont évacués de la Maison Blanche. Des tireurs d’élite prennent place dans le parc. Le vice-président Dick Cheney n’est pas sur les lieux, mais il est informé et placé en lieu sûr. À 10 h 45, le point lumineux a disparu. « Il devait s’agir d’un nuage ou d’une nuée d’oiseaux », a expliqué une porte-parole de l’aviation civile.
Certains s’interrogent sur l’ampleur de l’incident. Il y a eu plus de 1 500 fausses alertes aériennes depuis les fameux attentats, mais George W. Bush n’a pas été emmené 1 500 fois dans son bunker. L’armée de l’air envoyait d’abord ses avions vérifier la réalité du danger. Pourquoi ne l’a-t-elle pas fait cette fois ? L’explication est simple. Mais étonnante. Ce même 27 avril, une commission parlementaire a décidé d’autoriser les vols privés à utiliser à nouveau l’aéroport national Ronald-Reagan, à quelques encablures de la Maison Blanche. Voilà quatre ans et neuf mois qu’ils ne peuvent plus s’y poser, au grand dam des hommes d’affaires, obligés d’utiliser l’aéroport international Dulles, beaucoup plus éloigné du coeur de la capitale fédérale. Ne pouvant s’opposer à une telle décision, les services de sécurité de la présidence ont fait savoir, à leur manière, par une savante dramatisation, ce qu’ils en pensaient. La menace terroriste a bon dos.

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