« Consommer juste »
Publié le 4 mai 2005 Lecture : 1 minute.
C’est dans une salle archicomble qu’a été présentée à la presse, le 28 avril, la 5e édition de la Quinzaine du commerce équitable, qui se déroule en France du 30 avril au 15 mai. Organisée par la Plate-forme pour le commerce équitable, un collectif qui regroupe les principales associations du secteur, dont Max Havelaar, Alter Eco et Artisans du monde, cette manifestation a pour objectif de sensibiliser l’opinion française sur la nécessité de changer ses habitudes de consommation pour soutenir les producteurs du Sud en leur garantissant des conditions de travail et des rémunérations décentes. « Il y a cinq ans, on avait du mal à intéresser les journalistes », confie une hôtesse d’accueil. De fait, seuls 9 % de Français connaissaient le commerce équitable en 2000, contre 56 % aujourd’hui. Et 16 % d’entre eux ont déjà acheté un produit labellisé équitable.
C’est encore peu par rapport aux autres pays européens. En effet, un Français dépense en moyenne 1,13 euro par an pour des produits équitables, contre 3,44 euros pour un Britannique et 18 euros pour un Suisse. Néanmoins, en France comme ailleurs, le secteur connaît une progression fulgurante avec un chiffre d’affaires mondial de 900 millions d’euros en 2004, contre 238 millions d’euros en 2001. Bien sûr, cela reste très marginal puisque le commerce équitable ne représente que 0,1 % du commerce européen et 0,01 % des échanges mondiaux.
À ceux qui lui reprochent d’être insignifiant et condamné à le rester, Victor Ferreira, directeur de Max Havelaar France, répond que « c’est un combat de longue haleine. Il y a quelques années, la marque Malongo, par exemple, ne vendait que 2 % de café équitable. Aujourd’hui, 20 % de sa gamme est labellisée par Max Havelaar. Bien sûr, le commerce équitable n’est pas LA solution aux problèmes du Sud. C’est une solution parmi d’autres ». Elle a en tout cas le mérite de mettre à la portée de chacun la possibilité de contribuer à l’amélioration du revenu d’un million de petits producteurs dans le monde. « Pourquoi juste consommer quand on peut consommer juste ? » C’est le mot d’ordre de la Quinzaine.
