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Le montant des projets émanant d’opérateurs étrangers aurait atteint plus de 3 milliards de dollars au cours de l’année écoulée.

Publié le 2 avril 2007 Lecture : 3 minutes.

Selon les statistiques de l’Agence nationale pour le développement de l’investissement (Andi), le montant (hors hydrocarbures) des investissements directs étrangers (IDE) enregistrés en 2006 s’élève à 254 milliards de DA, soit plus de 3 milliards de dollars. Les services d’Abdelhamid Temmar, ministre des Participations et de la Promotion des investissements, affichent leur optimisme. Pour Hamoud Ben Hamdine, directeur général au ministère, « l’année en cours devrait être encore plus performante : nous estimons que les IDE se situeront dans une fourchette de 4 milliards à 6 milliards de dollars. » Les services, l’immobilier et, accessoirement, l’agriculture, constituent les secteurs d’activité les plus attractifs. Les investisseurs qui s’impliquent le plus ? Incontestablement les opérateurs arabes. La réussite de deux d’entre eux dans le secteur de la téléphonie mobile – Djezzy, filiale du groupe égyptien Orascom, et Nedjma, filiale du koweïtien Wataniya, récemment absorbé par le qatari Q.Tel – est un sérieux argument de vente. Djezzy assure plus de 25 % du chiffre d’affaires du géant égyptien. Quant à Nedjma, en moins de trois ans, il revendique plus de 3 millions d’abonnés.
Dans l’immobilier, les chiffres concernant les projets soumis au gouvernement donnent le tournis. Ainsi, le groupe émirati Eemar, par le biais de son PDG Mohammed Ben Ali al-Abbar, se propose d’investir près de 28 milliards de dollars dans ce secteur. En présentant son projet au président Abdelaziz Bouteflika, en juillet 2006, il a dévoilé une maquette de tours prévues à Alger, Oran et Sétif. Ces réalisations devraient transformer ces agglomérations. La seule capitale absorbera 25 milliards des 28 milliards de dollars prévus avec la réalisation de trois buildings, d’un centre commercial et d’un hôtel cinq étoiles.
Le site retenu est situé face à la mer, au cur de la baie d’Alger. La banlieue de la capitale n’est pas oubliée. Une marina, des hôtels de luxe, un complexe résidentiel haut de gamme sont prévus dans la périphérie de la capitale. Des investisseurs saoudiens et koweïtiens s’intéressent également à l’immobilier et à l’ambitieux programme d’habitat initié par les pouvoirs publics algériens.
Février 2007 : la Sonatrach et un consortium émirati (composé de Mubadala Development Company et de Dubai Aluminium) ont signé une convention de financement pour la réalisation d’une usine d’ammoniac à Béni Saf (500 kilomètres à l’ouest d’Alger) pour un montant de 5 milliards de dollars. Un projet de cette ampleur constitue une première pour l’industrie pétrochimique algérienne, classée filière prioritaire par la stratégie de relance de l’industrie (voir pp. 78-79). Autre première : un projet d’investissement majeur dans le secteur de la transformation sidérurgique. Un groupe égyptien a ainsi affiché son ambition de réaliser une aciérie dans la région de Jijel, non loin du port de Djendjen, pour 1,5 milliard de dollars.
Malgré ses performances macroéconomiques, l’Algérie ne séduit que peu d’investisseurs occidentaux, dont l’intérêt se porte exclusivement vers le secteur des hydrocarbures. Cependant, la levée du monopole d’État sur la production et la distribution d’électricité pourrait changer cette donne. L’espagnol Endesa ne cache pas son intérêt pour le projet de mégacentrale électrique à Adjar, dans le sud algérien. Toutefois, les investisseurs européens ou américains demeurent assez timides, ce qui n’a pas l’air de constituer un handicap pour le président Abdelaziz Bouteflika qui, fort de son passé tiers-mondiste, préconise la coopération Sud-Sud. Avec l’âge, il a enrichi ce slogan en y ajoutant la formule « gagnant-gagnant ».

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