Séduits par le message de Mohammed
En 2001, l’ambassadeur de la très catholique Italie en Arabie saoudite, Torquato Cardilli, annonçait à la presse saoudienne sa conversion à l’islam. Un choix qui n’avait rien de circonstanciel pour ce diplômé en langues et civilisations orientales de l’université de Naples, qui, né en 1942, avait déjà accompli une bonne partie de sa carrière dans le monde musulman (Khartoum, Damas, Bagdad, Tripoli). Il emboîtait ainsi le pas à l’un de ses prédécesseurs, Mario Scialoja, en poste à Riyad dans les années 1994-1995, qui avait lui aussi embrassé la religion de Mohammed, mais avant son arrivée dans la capitale saoudienne, en 1987, alors qu’il représentait son pays aux Nations unies.
La fascination intellectuelle d’une certaine élite européenne pour l’islam n’est pas un phénomène nouveau. Sans remonter très loin, la civilisation musulmane a fait rêver au XIXe siècle Goethe, Flaubert, Gérard de Nerval. Au siècle suivant, le peintre algérianiste Émile Dinet se convertissait, de même que l’aventurière franco-russe Isabelle Eberhardt. Le syndrome n’a pas épargné les militaires. Certes, le maréchal Lyautey, résident général au Maroc de 1912 à 1925 et ardent défenseur de la tradition arabo-musulmane, n’a jamais renié sa foi chrétienne. Mais, avant lui, un des bras droits de Napoléon Bonaparte dans la campagne d’Égypte, le général Jacques-François Menou, avait franchi le pas.
De façon générale, c’est dans les milieux de l’érudition que l’on trouvait jusqu’à très récemment le plus de convertis notoires. En France, aux noms des philosophes René Guénon et Roger Garaudy s’ajoutaient ceux des islamologues ou orientalistes Eva de Vitray-Meyerovitch, Vincent Mansour Monteil, Michel Chodkiewicz, ancien patron des éditions de Seuil. Dans le domaine artistique le chorégraphe Maurice Béjart, métis franco-sénégalais, était une exception.
Aujourd’hui, à l’heure du « tout-people », le sport et la musique fournissent le gros des convertis célèbres. Personne n’ignore que les footballeurs français Nicolas Anelka, Franck Ribéry, Julien Faubert ont embrassé l’islam. Tout comme le basketteur Olivier Saint-Jean, alias Tariq Abdul-Wahad. Parmi les chanteurs en vogue, Régis Fayette-Mikano, devenu Abd al-Malik, et Philippe Fragione (Akhenaton) ont eux aussi opté pour la religion musulmane. On notera que beaucoup de ces sportifs ou artistes sont d’origine africaine ou antillaise. Aux États-Unis, ce sont également des Blacks qui, généralement, choisissent de porter les couleurs de l’islam. Le plus célèbre d’entre eux reste Mohamed Ali, Cassius Clay au départ, qui sera imité par un autre boxeur, Mike Tyson. Du côté de la musique, outre de nombreux rappeurs, on relève le cas du jazzman John Coltrane, mort en 1967. Pour ce qui est de la Grande-Bretagne, le converti le plus connu est un Blanc, Cat Stevens, qui a pris le nom de Yusuf Islam.
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