Nouvelle année record au Maghreb

Algérie, Maroc et Tunisie n’ont jamais acheté autant de voitures neuves. Les constructeurs se bousculent à leurs portes, même si Tunis rechigne à ouvrir en grand les siennes.

Publié le 2 avril 2007 Lecture : 2 minutes.

Le soleil brille sur le marché automobile au Maghreb : jamais Algériens, Marocains et Tunisiens n’ont acheté autant de voitures qu’en 2006. Pourtant, les trois pays ont des pratiques commerciales radicalement différentes. À l’est, la Tunisie est un marché étroitement contrôlé par l’État. À l’ouest, le Maroc accueille sans restriction les véhicules importés, mais les frappe de taxes élevées au passage de la frontière afin de protéger les voitures montées sur les chaînes de la Somaca, seule usine automobile du Maghreb. Au centre enfin, l’Algérie est un marché totalement ouvert à la libre-concurrence.
Conséquence logique, c’est l’Algérie qui a connu la plus forte progression : les ventes de voitures neuves ont plus que doublé en trois ans. Car les consommateurs profitent de la guerre des prix initiée par les constructeurs asiatiques désireux de s’implanter sur le plus vaste marché de la région. Revers de la médaille, l’industrie automobile algérienne est quasi inexistante : pas d’usine, peu de sous-traitants. En revanche, Maroc et Tunisie ont joué la carte de l’emploi via une politique volontariste fondée sur des taxes douanières. La Tunisie a vite compris que son marché intérieur n’avait pas la taille requise pour justifier l’implantation d’une usine. L’expérience tentée par Opel a fait long feu. Le fumeux projet Fiat n’est jamais sorti de terre. Mais les quotas d’importation accordés aux constructeurs au prorata de leurs achats dans le pays ont favorisé l’émergence d’une myriade d’équipementiers.
Le Maroc, quant à lui, a choisi dès 1960 de devenir assembleur d’automobiles en créant la Somaca. Le mécanisme est simple : les véhicules qui pénètrent dans le pays en pièces détachées pour être montés à Casablanca bénéficient de privilèges fiscaux. Le chemin a été long. Mais aujourd’hui, grâce à la Logan, la Somaca semble sortie de l’ornière.
Trois pays, trois stratégies, en fonction de leurs moyens, de leurs besoins, de leur culture. Et, au final, un heureux constat : l’automobile, en Algérie, au Maroc et en Tunisie, n’est plus un bien rare.

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