Fibre optique : l’Algérie veut doubler ses capacités à l’international
Mutualisation et sécurisation des infrastructures, densification du réseau, amélioration du débit… Plusieurs chantiers ont été initiés par le Groupe Télécom Algérie, pour aller vers plus d’efficacité.
Afin de répondre à une demande exponentielle de la part des clients et des partenaires algériens, le Groupe Télécom Algérie (GTA) – à ne pas confondre avec sa filiale Algérie Telecom – et le ministère de la Poste et des Télécommunications ont élaboré une nouvelle feuille de route. Selon Khaled Zarat, PDG du groupe de télécommunications, l’objectif est de sécuriser le réseau national en fibre optique à l’horizon 2030, mais aussi de le densifier, de le sécuriser et d’œuvrer à sa résilience.
200 000 kilomètres de câbles
Dans ce cadre, près de 200 000 kilomètres de câbles en fibre optique ont été déployés au 31 décembre 2021 pour le réseau de transport national. Ce dernier se compose de sept boucles régionales NG-DWDM (New Generation Dense Wavelength-Division Multiplexing), dont les capacités avoisinent actuellement les 3 térabits par seconde (Tbps).
Afin de raccorder les 58 wilayas du pays au réseau téléphonique et internet très haut débit, Khaled Zarat a confirmé à l’Agence algérienne de presse (APS) que « ces boucles sont appelées à évoluer vers de plus grandes capacités et vers une meilleure robustesse. »
Le dernier câble sous-marin mis en service a une capacité de 40 térabits – soit 20 fois les besoins actuels du pays
Concernant le réseau internet international, l’Algérie y est connectée via quatre câbles sous-marins, ainsi qu’une liaison terrestre depuis la Tunisie. Cela permet à la fois une meilleure sécurisation et un partage de charge.
Le dernier câble sous-marin mis en service relie Alger et Oran à Valence, en Espagne. Exploitable depuis le 31 décembre 2020, il vient renforcer les deux autres liaisons qui passent par Annaba (Nord-Est), à savoir Medex – d’une capacité atteignant les 2 térabits – et Alpal 2, dont le débit ne dépasse pas les 85 gigabits. Avec sa capacité allant jusqu’à 40 térabits – soit 20 fois les besoins actuels du pays –, le câble Alval/Orval constitue une amélioration considérable dans ce domaine.
Bande passante renforcée
La bande passante internationale est, elle passée de 1,7 à 2,4 térabits par seconde entre janvier 2020 et janvier 2021. Décidé à continuer sur cette lancée, GTA et ses quatre filiales (Algérie Télécom Mobile, Algérie Télécom Satellite, Algérie Télécom Europe et enfin Algérie Télécom, qui pilote deux sous-filiales Saticom et Comintal) augmenteront progressivement l’aptitude de la bande passante internationale actuelle, pour atteindre une capacité de près de 4 téraoctets par seconde à la fin de l’année 2022. Ce qui correspond à plus du double de la capacité de 2020.
« Nous devons disposer de plusieurs liaisons fiables en exploitation à tout moment afin de sécuriser le flux internet à l’international », a précisé le PDG du groupe national de télécommunication, interrogé par l’APS. Et d’ajouter : « de la sorte, la perte de capacité due à l’arrêt de service sur un câble devrait pouvoir être compensée par les capacités excédentaires sur le reste des câbles en service », .
Optimisation constante
Parallèlement à ces améliorations, nombres d’autres projets sont en cours. Parmi eux, l’optimisation de l’architecture du déploiement des solutions de caches, la généralisation de la fibre optique FTTH (Fiber to the Home) et la densification du réseau 4G en prévision du lancement des services 5G, ou encore la réduction de la latence et la rationalisation des coûts de fonctionnement .
La construction d’un centre de données (Datacenter) pour l’hébergement du cloud privé et du cloud national consacré aux administrations, institutions, entreprises, PME/PMI est également au programme.
Autant d’investissements qui devraient se révéler payants.
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