Que reproche l’Algérie à EY, KPMG et Deloitte ?
Trois cabinets internationaux du « Big Four » de l’audit et du conseil ont vu leurs activités suspendues fin février par le gouvernement d’Abdelmadjid Tebboune.
EY s’offre un court répit dans le bras de fer qui l’oppose au gouvernement algérien. Frappé d’une suspension de ses activités depuis le 23 février pour une durée de 60 jours, le cabinet britannique d’audit pourra continuer d’exercer tant que la justice n’aura pas statué sur le fond. Ainsi en a décidé, le 9 mars, le tribunal administratif des référés d’El-Harrach, dans la banlieue d’Alger.
Deux autres membres du « Big Four » de l’audit et du conseil, l’anglo-néerlandais KPMG et le britannique Deloitte, ont également été suspendus par le gouvernement, sur décision du ministre du Commerce, Kamel Rezig, qui argue de l’existence d’un « exercice illégal du consulting comptable, financier et juridique ». De quoi faire l’effet d’un véritable coup de tonnerre, alors que la présence en Algérie de ces multinationales de l’audit et du conseil remontent parfois à plusieurs dizaines d’années – EY a ouvert son bureau d’Alger en 2009, Deloitte est présent dans le pays depuis 1993.
Un contournement juridique largement toléré
« Si ces cabinets ont pu prospérer, c’est qu’ils ont trouvé des collaborateurs et des clients. Parmi ces derniers, l’ensemble des entreprises publiques du pays », souligne un avocat français ayant officié à Alger, qui a souhaité garder l’anonymat. Alors comment expliquer le revirement des autorités ? Officiellement, EY aurait dû baisser le rideau de son siège de Bab Ezzouar, dans la banlieue d’Alger, sur réquisition des autorités administratives pour « refus d’obtempérer » à la suite d’une opération de contrôle de la commission d’inspection de la Direction du commerce et des prix (DCP). KPMG et Deloitte se sont vu reprocher « un défaut d’affichage des prix, des conditions de vente aux clients algériens ». Pour une même issue : la radiation du registre du commerce et l’incapacité d’exercer.
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