Air Algérie : le casse-tête du nouveau programme de vols
Alors que le gouvernement a annoncé la semaine dernière un florilège de nouvelles destinations, il est encore impossible pour les voyageurs de réserver des billets.
Reprise des vols vers Pékin, nouvelles liaisons Lyon-Alger, Annaba-Marseille, Toulouse-Oran… Le 10 mars dernier, le ministère algérien des Transports a annoncé un nouveau programme ambitieux, avec pas moins de 108 vols internationaux supplémentaires chaque semaine.
Certains de ces vols n’étaient plus opérés depuis le tout début de la pandémie, a alors fait valoir le porte-parole d’Air Algérie, Amine Andaloussi, interrogé par le site visa-algerie.com.
Mais la commercialisation des billets tarde pour ce programme censé être opérationnel à compter du 15 mars, suscitant grogne et incompréhension de la diaspora algérienne sur les réseaux sociaux.
Un ministère trop pressé ?
Il faut dire que le jour même de l’annonce, un autre communiqué a fait l’effet d’un coup de tonnerre dans les milieux algériens des transports : Aissa Bekkai, le ministre du secteur, était limogé « pour avoir commis une faute grave lors de l’accomplissement de ses missions », a indiqué la présidence, sans plus de précision.
Y a-t-il un lien avec le nouveau programme de vols ? Les destinations françaises, en tout cas – qui représentent 74 des 108 liaisons annoncées – semblaient n’avoir pas encore terminé les différentes procédures d’habilitation auprès de la Direction générale de l’aviation civile, le régulateur du secteur, selon la presse algérienne.
Mis sous pression par le gouvernement sur le dossier Air Algérie, avec notamment l’audition du PDG par intérim, Amine Debaghine Mesraoua, et de plusieurs hauts cadres de la compagnie le 6 mars devant la Commission des transports de l’Assemblée nationale (APN), le ministère a-t-il voulu aller trop vite en besogne ? Toujours est-il que les annonces ont eu lieu alors même que les discussions avec les pays de destination n’étaient pas entamées, si l’on en croit l’interview de M. Andaloussi.
La diversification des vols d’Air Algérie était l’un des principaux chevaux de bataille du désormais ex-ministre, qui n’occupait ce poste que depuis juillet dernier.
En attendant la nomination du successeur d’Aissa Bekkai, c’est Kamel Nasri, ministre des Travaux publics, qui récupère par intérim son ancien portefeuille.
Mise à jour du 24 mars 2022 : Le ministère algérien des Transports a annoncé, le 24 mars, que « la première phase du programme supplémentaire de vols » d’Air Algérie prendrait effet à compter du 27 mars, en application de la décision du président de la République, Abdelmadjid Tebboune.
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