Jeune Algérie
Le président Abdelaziz Bouteflika fêtera le 15 avril prochain le huitième anniversaire de son accession à la tête de l’État, le troisième depuis sa réélection. Après un premier mandat consacré essentiellement à la paix et à la restauration de l’image d’un pays abandonné aux démons de la « décennie noire », bref, à un « retour à la normale » pourrait-on dire, le second a été placé sous le signe des réformes économiques et sociales. Diversification d’une économie dépendante des hydrocarbures ; mise en place d’un système bancaire moderne, indispensable à l’essor des activités de services et à l’arrivée d’investisseurs étrangers ; privatisations ; chantiers d’infrastructures ; aménagement du territoire et rééquilibrages régionaux ; résorption de la crise du logement ; lutte contre le chômage ; réformes de la justice, de la santé et de l’éducation ; consolidation d’une paix fragile La liste des « défis » présidentiels et gouvernementaux est longue, et les relever nécessite du temps – trop parfois au goût des Algériens, soucieux de sortir définitivement la tête hors de l’eau – et des moyens. Ces derniers sont disponibles grâce à une manne pétrolière qui autorise à la fois investissements publics et remboursement anticipé d’une dette dont le fardeau a longtemps semblé trop lourd pour les épaules du pays.
Sans doute, toutes les promesses de l’ambitieux programme présidentiel de 2004 ne pourront être tenues. Mais le chemin parcouru depuis la fin des années 1990 est déjà long. Il n’en demeure pas moins que la population attend plus. Dans sa vie quotidienne mais aussi en termes de transparence, d’équité, de justice. Sans compter que la société algérienne est aujourd’hui confrontée à sa propre mutation, trop rapide pour qu’elle soit aisément « digérée ». La jeunesse du pays est en décalage par rapport à ses aînés et semble souffrir du poids de traditions et de valeurs qui ne sont plus les siennes. Elle rêve de modernité, d’ouverture, d’échanges et, surtout, d’une vie plus en adéquation avec ses espérances. Bouteflika le sait, qui ne cesse de demander à ses ministres d’accélérer réformes et chantiers sociaux. Mais son principal défi sera sans doute de réussir, quel que soit le terme de l’« opération », le passage de témoin entre sa génération et les suivantes. Alors, l’Algérie pourra donner toute la mesure d’un potentiel que tous les observateurs, nationaux ou extérieurs, estiment considérable. Et cessera de voir ses enfants imaginer leur avenir hors de ses frontières.
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