Jean-Pierre Bemba

Chef de file du Mouvement de libération congolais (MLC)

Publié le 2 avril 2007 Lecture : 2 minutes.

Joint le 30 mars à l’ambassade d’Afrique du Sud, où il s’était réfugié une quinzaine de jours auparavant avec son épouse et ses enfants, Jean-Pierre Bemba hésitait encore sur la conduite à tenir. Et passait ses journées au téléphone avec « des chefs d’État, des ministres, des personnalités africaines et européennes que je ne citerai pas pour ne pas les embarrasser ». Entretien avec un homme sur le fil du rasoir.

Jeune Afrique : De nombreux médiateurs se sont mobilisés pour obtenir votre exil temporaire
Jean-Pierre Bemba : Mon exil ? Pour permettre quoi, au juste ?
Pour faire baisser la tension et trouver un arrangement politique, avant votre retour au pays.
C’est un scénario tout à fait plausible, en tout cas acceptable. Pour le moment, le problème est de savoir quand et comment je pourrai quitter le pays. Quant à mon retour, c’est une autre question. Elle se posera le moment venu.
Le processus démocratique est-il, selon vous, menacé ?
Absolument. Il a pris du plomb dans l’aile et le risque de blocage total est sérieux.
Pourquoi cette inimitié persistante entre le président Kabila et vous ?
À vrai dire, je ne me l’explique pas. Je crois surtout qu’on a peur de l’opposition, de son action, de l’alternative crédible qu’elle représentera dans cinq ans. Il me semble que c’est cette probabilité qu’on cherche à éliminer. C’est la direction que le pouvoir veut donner, dès le départ. Et c’est un signal antidémocratique. Les événements du Bas-Congo, en janvier, en sont la macabre illustration. On a tiré sur des gens dont le seul tort était de descendre dans la rue pour manifester.
Comment assurer votre sécurité ?
Nous étions en train de chercher une solution avec M. Swing [le représentant spécial des Nations unies en RDC, NDLR]. Dans la mesure où j’avais signé un accord avec l’ONU, cette question ne pouvait, à mes yeux, être réglée en dehors du cadre onusien. C’est au moment où tout était en train de se régler, que Swing cherchait à réunir les uns et les autres, qu’est arrivé ce que vous savez.
Combien de gardes du corps vous faut-il ?
Je ne peux rien dire là-dessus. Ce sera l’objet des discussions qui vont commencer dans les jours ou les semaines à venir.
Comment voyez-vous l’issue de cette nouvelle crise ?
Il n’y a pas d’autre solution que le dialogue.
Quel en doit être le contenu ?
Rien qui soit secret. Il s’agit d’aborder avec responsabilité les vraies questions, afin de trouver des solutions idoines, et non de recourir systématiquement à l’armée pour résoudre les problèmes.

la suite après cette publicité

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires