Chaban : « Chirac ne croit à rien »

Publié le 2 avril 2007 Lecture : 2 minutes.

19 novembre 1977
Comme toujours, Chaban se montre d’une sévérité extrême à l’égard de Jacques Chirac qu’il traite devant moi de « bandit de grand chemin ». « Il sera réduit puis châtié ! s’exclame-t-il. Je me chargerai de l’opération. Le jour viendra, lorsque nous aurons la certitude que le coup porté contre Chirac ne le sera pas contre le mouvement gaulliste, contre la majorité, contre la France. Ce jour-là, je me dresserai et je dirai : Cela suffit ! Assez de mensonges ! Il n’y aura, croyez-moi, aucun ressentiment personnel. La question n’est pas là. Je suis resté assez à l’écart de tout pour qu’on ne puisse pas me faire ce reproche. »
« Pour moi, il ne s’agit que d’une chose : empêcher la gauche d’arriver au pouvoir. Je vous l’ai toujours dit : quels que soient nos sentiments à l’égard de Chirac, homme éminemment malfaisant, il faut voter pour le RPR pour barrer la route aux socialistes et aux communistes. »
Mais Chaban n’en continue pas moins d’exprimer sa rancur : « Chirac n’est pas un gaulliste, reprend-il, mais un pompidolien, c’est-à-dire un client du gaullisme. Il ne croit à rien. Après deux années d’antigaullisme avec Giscard, voilà qu’aujourd’hui il se drape dans le gaullisme à coups de mensonges. Car cet homme est d’abord un menteur. Exemple : avec la suppression du sixième sous-marin nucléaire, il a voulu faire croire qu’un coup était porté à la politique nucléaire de la France. Pourtant, la vérité il la savait : si on a renoncé provisoirement à ce sixième submersible, c’est qu’il ouvrait une nouvelle génération de sous-marins nucléaires, toute différente de la première, et que les plans n’étaient pas satisfaisants. Cela, Chirac le sait. Mais il veut faire croire que Giscard abandonne la politique de défense du général de Gaulle et que lui, Chirac, seul, la défend. Le dossier de ses mensonges est épais. »
« Giscard ou pas Giscard – ce n’est tout de même pas moi qui l’ai mis là où il est -, il faut défendre le président de la République, ajoute Chaban. Nous sommes en Ve République. Cela seul compte. Dans la mesure où Giscard fait ce qu’il faut faire, aucune question ne se pose. Et c’est, Dieu merci, le cas aujourd’hui. Il a un bon Premier ministre et il agit comme un président doit le faire sur tous les grands sujets. Ce qui compte, c’est la politique de la France, c’est la défense de ses intérêts. Elle est assurée. Je demeure prêt, conclut-il, prêt à sauver le gaullisme, prêt à rassembler les gaullistes autour de moi. »

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