Centrafrique : un ancien anti-balaka devenu ministre remis à la CPI

C’est le Tchad qui a confié Maxime Mokom à la Cour pénale internationale, lundi 14 mars. Il est soupçonné de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité.

Maxime Mokom. © DR

Publié le 15 mars 2022 Lecture : 2 minutes.

Maxime Mokom était un ancien chef anti-balaka, nom donné aux milices d’autodéfense, créées en 2013 en réaction à la prise de Bangui par la Séléka – une coalition de groupes armés à l’origine de la chute du président François Bozizé. Âgé de 43 ans, il est suspecté de crimes commis à Bangui et dans d’autres localités de la Centrafrique, en 2013 et 2014. En 2019, il était devenu ministre chargé du Désarmement, de la Démobilisation, de la Réinsertion et du Rapatriement (DDRR).

« La Chambre a trouvé des motifs raisonnables de croire que M. Mokom […] était un coordonnateur national des opérations des anti-balaka », a indiqué la CPI dans un communiqué, ajoutant que l’accusé était soupçonné d’avoir commis des crimes « dans le cadre d’une politique visant à cibler la population musulmane et d’autres personnes perçues comme soutenant la Séléka ou comme étant des “étrangers” à Bangui et dans l’ouest de la RCA ».

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Longue liste de crimes

Il est notamment suspecté d’être responsable de meurtre, extermination, déportation ou transfert forcé de population, emprisonnement, torture, persécution, traitement cruel, mutilation. La CPI précise qu’il lui a été remis par les autorités tchadiennes en vertu d’un mandat d’arrêt délivré le 10 décembre 2018.

Après l’offensive de la Coalition des patriotes pour le changement (CPC) sur Bangui, en décembre 2020, Maxime Mokom avait en effet trouvé refuge à N’Djamena. C’est là qu’il a été arrêté fin février. La Centrafrique réclamait son extradition mais le Tchad a donc préféré le présenter à la CPI.

Maxime Mokom, qui est le neveu de l’ancien président François Bozizé, se trouve désormais au quartier pénitentiaire de Scheveningen. Il était entré au gouvernement à la suite de l’accord de paix signé à Khartoum entre Bangui et quatorze groupes armés. Mais la plupart d’entre eux avaient ensuite rapidement désavoué le gouvernement.

Le 30 mai 2014, le gouvernement centrafricain a confié les crimes commis dans le pays depuis le 1er août 2012 à la CPI. L’ancienne procureure Fatou Bensouda a ouvert une enquête en septembre de la même année. Les crimes qui intéressent la CPI auraient été commis à la fois par la Séléka et par les anti-balaka (opposés à la Séléka et soutenant Bozizé). La violence aurait fait des milliers de morts et des centaines de milliers de déplacés, selon la CPI.

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Patrice-Edouard Ngaïssona, ancien ministre des Sports, et Alfred Yekatom, surnommé « Rambo », deux ex-chefs de milices centrafricains détenus par la CPI respectivement depuis janvier 2019 et novembre 2018, sont également accusés de crimes de guerre et crimes contre l’humanité lors de la guerre entre 2013 et 2014.

(Avec AFP)

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