Sans stéréotypes

La vie et l’oeuvre de l’écrivain d’origine polonaise Isaac B. Singer, immigré aux États-Unis.

Publié le 2 février 2004 Lecture : 1 minute.

Seule l’oeuvre compte, aimait à dire le Prix Nobel de littérature 1978, Isaac Bashevis Singer, « pas le bonhomme ». En d’autres termes, il abhorrait les biographies. Florence Noiville a néanmoins franchi le pas avec son magnifique Isaac B. Singer. On y apprend que le romancier est né à Leoncin, un petit village polonais des bords de la Vistule. Dans une famille de rabbins, tant du côté maternel que paternel, « une forteresse de la pureté juive », comme il le disait lui-même. Toutefois, si cette année 2004 sera fêtée comme le centenaire de sa naissance, la date exacte risque de rester à jamais inconnue. Une explication simple : on ne souhaitait pas les anniversaires dans sa famille et, surtout, toutes les archives juives de son village natal ont été détruites durant la Seconde Guerre mondiale. Si l’on veut connaître les premières années de sa vie, il faudra faire confiance à sa mémoire phénoménale… Pour le reste : les débuts à Varsovie, l’émigration aux États-Unis, la gestion complexe de son oeuvre et de sa carrière entre le yiddish, sa langue maternelle, et l’anglais, Florence Noiville a su allier plaisir de l’écriture et rigueur de l’investigation. Elle est partie sur les traces de l’auteur avec la curiosité de l’admiratrice de l’oeuvre, a interrogé les textes et les témoins de sa vie. Et par-delà les stéréotypes : « don Juan », « opportuniste », trop souvent accolés à la vie de l’homme, elle a su voir l’écrivain, « champion du désarroi physique et métaphysique, l’un des virtuoses les plus modernes de l’angoisse, de l’inhibition et du fiasco ».

Isaac B. Singer, de Florence Noiville, Stock, 264 pp., 25 euros.

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