Saloua Karkri

Faire confiance et déléguer. Telle est, en matière de management, la règle d’or de la patronne des patronnes marocaines.

Publié le 4 février 2004 Lecture : 2 minutes.

A17 ans, Saloua Karkri, qui a grandi à Ouezzane, petite bourgade du nord du Maroc, rêve de liberté et d’indépendance. En même temps qu’un bac avec mention, elle décroche une bourse d’étude en France et met le cap sur Paris, où elle obtient un DEA en informatique.
Aujourd’hui à la tête de GFI Maroc (ex-Professional Systems), une société de services informatiques qu’elle a créée en 1987, elle fait partie de ces infatigables superwomen qui parviennent à concilier activité professionnelle, vie familiale et engagement associatif sans se départir de leur sourire.
Depuis 1994, elle occupe la vice-présidence de la Fédération des technologies de l’information. Elle siège aussi depuis 1999 dans le très masculin Conseil national du patronat. De même qu’elle est membre du bureau exécutif de la CGEM (Confédération générale des entreprises marocaines). Aux premières assemblées, son voisin de table ne peut s’empêcher de lui demander si elle est journaliste, car il peine à imaginer qu’une femme puisse être chef d’entreprise comme lui.
Mère de trois enfants, Saloua a néanmoins trouvé le temps de fonder, en septembre 2000, l’Afem (Association des femmes chefs d’entreprise au Maroc), dont elle assure la présidence. Cette organisation compte aujourd’hui plus de 100 membres. Le dynamisme de cette quadragénaire ne passe pas inaperçu en dehors de son pays et, en novembre 2001, elle reçoit le Prix de la femme d’affaires décerné par L’Express international.
Spécialisée dans l’intégration de solutions destinées aux PME et PMI, la société qu’elle dirige emploie une quarantaine de personnes dont vingt-cinq ingénieurs. Si cette entreprise, à l’origine familiale, est devenue une success story (20 millions de dirhams 1,86 million d’euros de chiffre d’affaires en 2003), c’est parce qu’elle a accepté d’aller de l’avant en ouvrant son capital à GFI Informatique, groupe français coté au CAC 40. Un tel partenariat lui a permis de porter son capital à 5,1 millions de dirhams. « Faire confiance et déléguer » est la règle d’or en matière de management de Saloua Karkri. Ce qui ne la préserve pas de déconvenues : « Il y a une dizaine d’années, j’ai été frappée par la démission d’un ingénieur sans motif valable. Je l’ai récemment croisé.
Dans sa région natale, m’a-t-il confié, ce sont toujours les hommes qui commandent et il n’a pas supporté que son boss soit une femme »

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