RDC : Félix Tshisekedi ou la solitude du pouvoir
Le chef de l’État s’est défait de certaines des personnalités les plus influentes de son entourage, à commencer par celles qui jouaient les intermédiaires entre lui et son prédécesseur, Joseph Kabila. Désormais seul aux commandes, Tshisekedi saura-t-il convaincre les Congolais en 2023 ?
La fête aura tourné court. Le 5 février, à Addis-Abeba, Félix Tshisekedi achève son mandat à la tête de l’Union africaine (UA). Une fois le flambeau transmis à Macky Sall, son homologue sénégalais, il doit se rendre au dîner offert par le Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed. Mais, ce jour-là, le chef de l’État congolais n’a pas la tête aux mondanités.
Depuis le début de l’après-midi, les téléphones de ses proches ne cessent de sonner. François Beya, son conseiller spécial en matière de sécurité, a été arrêté à son domicile par des agents des services de renseignement. L’intouchable « Fantômas », ex-patron de la Direction générale de migration (qui servait de principal intermédiaire entre le président et son prédécesseur, Joseph Kabila), est officieusement soupçonné d’atteinte à la sûreté de l’État. Mais nul, à part Félix Tshisekedi, ne semble connaître la véritable raison de cette interpellation inattendue.
Évasif et distant
Dans les salons de l’UA, le président se montre évasif et distant. À peine glisse-t-il aux émissaires de certains de ses pairs inquiets qu’il les tiendra informés. Denise Nyakeru Tshisekedi, qui se trouve au même moment en Europe, peine elle aussi à obtenir des réponses de la part des conseillers de son époux.
Même Jean-Hervé Mbelu, le patron de l’Agence nationale de renseignements (ANR), dont les services ont pourtant conduit l’opération, semble ne pas connaître tous les tenants et aboutissants de l’affaire. Et, alors que Félix Tshisekedi devait quitter la capitale éthiopienne le 6 février, après la cérémonie de clôture du sommet, l’appareil présidentiel, immatriculé DRC 001, décolle de l’aéroport Bole à la hâte, la veille à 23h39, pour se poser au milieu de la nuit à Kinshasa.
Avant Beya, d’autres caciques du régime ont fait l’objet d’une brutale disgrâce
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