L’anniversaire du génocide boudé par la France ?

Publié le 3 février 2004 Lecture : 1 minute.

Les autorités rwandaises préparent activement les cérémonies commémoratives du dixième anniversaire du génocide de 1994, au mois d’avril. Parmi les multiples événements prévus : l’inhumation solennelle, dans les cent six districts du pays, des restes des victimes encore enfouis dans des fosses communes ; la tenue, dans le Parc national de l’Akagera, d’un « camp de solidarité » regroupant cent cinquante jeunes venus de tous les pays de la région des Grands Lacs ; la création d’un « Jardin de la mémoire » à Kigali ; et l’inauguration de sept mémoriaux du génocide.
Le point d’orgue des manifestations sera la semaine de deuil national, du 7 au 14 avril, avec rassemblement monstre au stade Amahoro, dans la capitale, et plusieurs conférences internationales sur la prévention de ce type de tragédie. Coût estimé des cérémonies, auxquelles sont invités une vingtaine de chefs d’État : 5 millions de dollars. La Fondation Clinton, les Pays-Bas et, surtout, la Belgique, qui sera représentée par le chef de son gouvernement accompagné de cinq ministres, prennent directement en charge près de la moitié de cette somme. Grande absente pour l’instant : la France, dont on connaît pourtant le rôle controversé dans les tragiques événements d’avril-août 1994. Sans exiger des Français qu’ils fassent, à l’instar des Belges, leur mea-culpa, Kigali souhaiterait qu’ils ne se contentent pas de déléguer aux cérémonies commémoratives leur ambassadeur à Kigali. La présence de Dominique de Villepin, le ministre des Affaires étrangères, serait ainsi interprétée comme un geste fort de réconciliation.

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