Alerte mondiale

Publié le 2 février 2004 Lecture : 2 minutes.

« Nous sommes confrontés à une nouvelle menace pour la santé humaine. » C’est en ces termes que Jong-wook Lee, directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), s’est fait l’écho, le 27 janvier, de l’inquiétude des autorités sanitaires internationales face à la propagation de la grippe aviaire, ou grippe du poulet.
Les premiers cas sont apparus en Corée du Sud, à la mi-décembre 2003. En un peu plus d’un mois, le virus s’est étendu à neuf autres pays : Thaïlande, Japon, Vietnam, Taiwan, Laos, Pakistan, Indonésie, Cambodge et Chine. Des millions de poulets y sont morts. Au-delà de la catastrophe agricole, la menace réside dans une possible épidémie humaine, qui, selon l’OMS, « tuerait des millions de personnes dans le monde ». Pour l’heure, 10 personnes, 2 en Thaïlande et 8 au Vietnam, en sont mortes. Un chiffre qui paraît bien faible comparé aux prévisions de l’agence onusienne. Mais cette projection terrifiante n’en reste pas moins pertinente.

La grippe aviaire frappe tous les oiseaux. Ceux qui survivent à l’infection conservent pendant dix jours le virus dans leur organisme, et le rejettent dans leurs excréments et par voie orale. Autant dire qu’au sein d’un groupe d’oiseaux migrateurs ou sur les marchés de volailles vivantes la transmission est grandement facilitée. D’autant que le sous-type de virus sévissant actuellement, le H5N1, est le plus inquiétant des quinze sous-types de virus grippal aviaire. Il peut muter très rapidement, acquérir les gènes des virus infectant d’autres espèces et contaminer l’homme par simple contact prolongé, comme en 1997, lors de la première épidémie, qui avait causé 18 décès humains. Ce sont ces deux dernières particularités qui ont mis l’OMS en alerte. Si le nombre de cas humains augmente, alors la probabilité s’accroîtra que des personnes servent de « creuset » pour l’apparition d’un nouveau sous- type ayant suffisamment de gènes du virus humain pour se transmettre très facilement d’une personne à l’autre. De là partirait alors la pandémie, et l’éventualité de millions de décès. Si cette catastrophe n’a pas eu lieu en 1997, c’est parce que Hong Kong, seul État touché, avait procédé rapidement à l’abattage de 1,5 million de volailles, diminuant les possibilités de transmission. C’est d’ailleurs actuellement la seule solution préconisée par les autorités sanitaires. Vingt millions de poulets ont déjà été exterminés. Lors de la réunion d’urgence qui s’est tenue le 27 janvier à Bangkok, les organisations sanitaires mondiales ont lancé un appel en faveur des pays touchés, suggérant notamment que des fonds soient débloqués pour compenser les pertes des éleveurs, et décidé de « lutter de façon coordonnée », y compris avec les laboratoires pharmaceutiques, pour la production d’un vaccin.

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