Vos lettres et emails sélectionnés

Publié le 4 novembre 2004 Lecture : 5 minutes.

Cruyff pas si cruche
Je réagis au « Post-Scriptum » de Fouad Laroui sur Johann Cruyff (J.A.I. n° 2284). Ce n’est pas du tout le supporteur du footballeur qui écrit, mais un homme simple qui n’a pas besoin d’aspirine pour conceptualiser les prétendues perles de Cruyff, dont la plupart
sont certainement prises hors contexte. Doit-on s’étonner que Cruyff soit aussi doué dans l’expression de sa pensée que Fouad l’est pour le foot ? Et même si l’ancienne star n’a pas l’art et la manière de notre rédacteur de « Post-Scriptum » préféré, chacune de ses
déclarations peut se comprendre simplement. Démonstration :
« Chaque désavantage a son avantage » peut se comprendre : « On a les qualités de ses défauts. »
« Les Italiens ne peuvent pas nous battre, mais nous pouvons perdre face à eux » devient : « L’issue d’un match entre les Italiens et nous ne dépend pas d’eux, mais de nous seuls. »
« Si on mène par 4-0… » signifie : « À partir d’un score de 4-0, assurer le spectacle devient plus intéressant que marquer des buts. »
« Le foot, c’est comme la vie… » s’entend : « Si tu es en retard à l’arrivée, sois à l’heure au départ. » Et on pourrait ainsi les passer toutes en revue ! Je ne crois pas Cruyff ait pu atteindre les sommets de son art, comme joueur et comme entraîneur, en utilisant uniquement ses pieds. Il a bien fallu qu’il use également de sa caboche, et
pas seulement pour marquer des buts !

Darfour: seuls les États-Unis
Les négociations se prolongent avec le régime soudanais, mais le nombre de morts au
Darfour ne fait qu’augmenter tandis que les camps de réfugiés se multiplient. Finalement,
ni les Nations unies ni l’Union africaine ne peuvent gérer ce conflit. Seuls les États-Unis seraient capables de soulager les opprimés du Darfour.

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Piètre ambassadrice
Je trouve que Wangari Maathai ne mérite pas son prix Nobel. Comment une femme à qui l’on donne la plus haute distinction peutelle se permettre de tenir des propos outranciers
tels que ceux je les lis dans vos colonnes ? « Le virus du sida est en fait un agent biologique délibérément créé par l’homme » ou encore « l’excision est au cur de l’identité kikuyue. Toutes nos valeurs sont bâties autour de cette pratique » ? ! La question est de savoir pourquoi le jury du Nobel s’est laissé séduire par une femme qui, bien qu’elle plante des arbres à tour de bras, renvoie une image douteuse des femmes
africaines. Celles-ci méritent une bien meilleure ambassadrice que madame Maathai.

Nobel ou Mondial de foot ?
J’ai lu avec intérêt l’article intitulé « Prix Nobel. La francophonie boudée ? » (J.A.I n° 2283 du 10 octobre). Je suis africain francophone et je devrais me réjouir de la pertinence de cette question, qui plaide pour la cause de la langue que je parle. Mais l’hypothèse-réponse du journaliste (« Les jurés cherchent désormais un plus grand équilibre géographique, politique et culturel…) m’inspire une double interrogation. Le
Nobel de littérature ne sanctionne-t-il plus la qualité, mais l’appartenance géographique,
politique et culturelle de l’écrivain ? Attribuera-t-on désormais le prix selon le principe de la rotation géographique, comme la Coupe du monde de football ?

Saturée de Tunisie !
Je voulais vous signaler que je commence à être saturée de Tunisie. Si je lis J.A.I, c’est parce que je recherche des informations sur des pays dont on ne parle que trop rarement dans la presse en général. Que vous fassiez des reportages sur ce pays à l’occasion, je trouve cela, bien sûr, normal, mais que cela devienne quasi systématique,
il ne faut peut-être pas exagérer ! Faites-nous donc des dossiers sur l’Ouganda, la Zambie et le Burundi, dont on ne parle (presque) jamais. Réponse : C’est vrai que nous consacrons plus d’articles à la Tunisie qu’à l’Ouganda ou à la Zambie. Mais c’est un pays que nous connaissons mieux et dont l’actualité intéresse un lectorat autrement plus
nombreux. On pourrait dire la même chose de l’Algérie ou de la Côte d’Ivoire. Mais vous avez raison : nous devrions attacher plus d’importance aux autres régions de l’Afrique, pas forcément sous forme de dossiers, mais par un suivi permanent.

Kadhafi a la mémoire courte
Comme tous les Nigériens, j’ai été choqué par le traitement infligé à mes compatriotes vivant en Libye. Je suis outré par le comportement des Arabes à l’égard des Noirs qui vivent sur leur territoire et j’appelle les décideurs politiques arabes et les intellectuels à abandonner cette mentalité qui rend leurs pays impopulaires au sud du Sahara. Nous avons pourtant des idéaux communs à défendre. Lorsque le « Guide » libyen était banni par l’Occident, nous étions les seuls pays où sa diplomatie trouvait soutien
et crédibilité. Mais aujourd’hui, voilà comment il nous traite. Simplement de sales nègres

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Kwilu et non Kivu
Dans la rubrique « Ce jour-là » du n° 2279, l’auteur raconte avec force détails ce qu’il qualifie de « premier coup d’État de Mobutu ». Il décrit avec précision les dates et les circonstances dans lesquelles Joseph Désiré Mobutu, alors commandant en chef de l’armée congolaise, a pris le pouvoir le 14 septembre 1960. Il explique également comment les
partis s’étaient organisés pour former le premier gouvernement sous la houlette du génial
Patrice Emery Lumumba. Là où je ne suis pas d’accord avec l’auteur, c’est quand il dit que le PSA (Parti solidaire africain) a été créé par Antoine Gizenga et Cléophas Kamitatu au Kivu. Ces deux leaders sont originaires de la province de Bandundu, où ce courant
politique est né. Il est à noter que presque tous les mouvements politiques congolais sont ou étaient à base tribale, à l’exception du MNC (Mouvement national congolais) de Lumumba. Réponse : Nous avons en effet mentionné par inattention le Kivu, région orientale du Congo, à la place du Kwilu, dans la province de Bandundu, à l’ouest du pays (et non loin de l’actuel Kinshasa).

Où va l’Amérique ?
Beaucoup d’entre nous seraient prêts à quitter les États-Unis si Bush devait être réélu. Un président qui gouverne par la peur tout en éveillant l’instinct nationaliste profond du pays fera sombrer le monde dans un cycle de violences et de guerres. Où est cette
Amérique que j’ai tant aimée et admirée dès mon plus jeune âge ? Chaque jour, un peu plus de notre liberté est sacrifié au nom du terrorisme. Que reste-t-il ? Une économie affaiblie, une population hantée par le spectre du terrorisme et surtout une militarisation de la société à tous les niveaux.

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