Algérie : l’administration Tebboune sucre les profits de Cevital
L’interdiction d’exportation du sucre, et bientôt sa possible pénalisation, pourrait porter un coup rude à Cevital, première entreprise privée du pays.
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Le siège de Cevital à Alger, le 22 avril 2019. A general view of the Cevital group building owned by Issad Rebrab, in Algiers, Algeria April 22, 2019. © Ramzi Boudina/REUTERS
Le 13 mars dernier, la présidence de la République algérienne a indiqué avoir interdit l’exportation de produits alimentaires de grande consommation transformés localement avec des matières premières importées.
Cela concerne aussi bien le blé et ses dérivés, dont deux des principaux exportateurs mondiaux, Russie et Ukraine, sont en guerre, que l’huile ou le sucre que le pays produit plus (près de 3 millions de tonnes) qu’il ne consomme (entre 1,5 et 2 millions de tonnes).
Préparation du ramadan
C’est en fait le 20 février que Cevital a reçu une missive du ministère du Commerce stipulant cette décision. Premier producteur algérien d’huile (570 000 tonnes annuelles) et de sucre (2 millions de tonnes), le groupe multisectoriel est aussi le premier exportateur (environ 800 000 tonnes) de cette denrée, loin devant le groupe oranais Berrahal. Il tire la majeure partie de ses 200 milliards de dinars de chiffres d’affaires (1,23 milliard d’euros en 2020) de ses activités dans l’agroalimentaire.
Les silos de stockages sont bondés et les lignes de production à l’arrêt
Mais en ce mois de mars, dans l’unité de raffinerie de sucre d’une capacité de 6 500 tonnes par jour que Cevital revendique comme la plus grande au monde, au port de Bejaïa, les silos de stockages sont bondés et les lignes de production à l’arrêt. Selon un cadre qui souhaite garder l’anonymat, la décision des autorités a conduit 800 employés (sur 16 500 en Algérie) à consommer leurs congés et reliquats, alors que 2000 autres emplois indirects sont concernés. Quant aux clients de l’entreprise, dont de nombreuses multinationales, ils sont jusque-là « compréhensifs », lui semble-t-il. Mais pour combien de temps ?
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